Coops : la restructuration n’est plus un tabou
Rassemblés mardi à Rennes (Ille-et-Vilaine) pour un conseil d’administration consacré aux « crises à répétition » de l’agriculture, les représentants des coopératives agricoles de l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Basse-Normandie) de la CCAOF ont fait part des solutions qu’elles préconisent.
A leurs yeux, le monde coopératif n’échappera pas à des restructurations. Le mot n’est plus tabou : une agriculture qui prépare une grande vague de départs en retraite, souvent sans successeurs, une compétition internationale accrue sont autant de paramètres qui doivent conduire aux secteurs de la production et de la transformation agricole à s’adapter.
Ces restructurations sont en cours en volailles ; celle suggérée en porc sur l’amont et la transformation « doit se raisonner en terme d’efficacité économique […] et être accompagnée par les pouvoirs publics », a souligné la CCAOF. Même le lait ne sera pas épargné, car « la présence sur l’ensemble des marchés nécessite une compétitivité prix induisant des restructurations » en amont et en dans les industries.
Sachant qu’elle aura besoin du concours de tous, la Confédération demande à l’Etat qu’elle participe à la mise en place d’un « plan de relance agroalimentaire […] sur trois axes stratégiques : la recherche et l’innovation, la promotion et l’export, la politique industrielle ». Les coopératives de l’Ouest rappellent avec force combien il est nécessaire aujourd’hui à la fois « d’honorer leurs engagements(vis-à-vis des producteurs NDLR) et de rester durablement dans le jeu économique ».
Une motion sur la taxe d’équarrissage
Par ailleurs, la CCAOF a adopté une motion au cours de son conseil d’administration, dans laquelle elle regrette qu’aucune « solution opérationnelle n’a été mise en œuvre pour répercuter les coûts d’équarrissage jusqu’au consommateur final». Selon la CCAOF et Coop de France, la distribution devaient intégrer dans ses achats le surcoût de la taxe qui incombe pour l’instant aux abatteurs, ce qui n’est pas tout le temps le cas.
Une nouvelle fois, les coopératives de l’Ouest de la France « demandent que les pouvoirs publics utilisent toutes les latitudes offertes par les lignes directrices européennes pour contribuer à ce financement». A défaut elles exigent des accords interprofessionnels imposant « le financement de cette charge par l’aval de la filière : distribution, restauration, hors foyer… ».