Contrats produits laitiers : « Un vrai risque de dévaluation »
![](https://medias.reussir.fr/lesmarches/styles/normal_size/azblob/2023-06/2690030_image_0008_0019.jpg.webp?itok=TcXG1QOm)
Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques à l'Atla.
Les Marchés Hebdo: Euronext lancera le 13 avril un marché à terme sur les produits laitiers. Quelles seront les conséquences pour le secteur ?
Gérard Calbrix : Nous en avons discuté avec les grandes coopératives laitières européennes, mais cela n'a aucun intérêt. Ces contrats portent sur le beurre cube, la poudre de lactosérum et la poudre de lait écrémé, qui ne sont pas des commodités. Notre crainte, c'est que nos clients se basent sur les prix Euronext pour les appliquer aux produits qu'on leur vend, plus haut de gamme. Il y a un vrai risque de dévaluation. D'autre part, les transformateurs payent le lait aux producteurs en fonction de la valorisation qu'ils en font. Il est impensable de leur faire subir de telles variations. Les transformateurs ne prendront pas position sur ces marchés à terme, beaucoup trop risqués pour eux. Les seuls à qui cela profiterait sont les grands clients. Ils peuvent espérer un prix plus bas, et cela leur donne un repère pour fixer les prix à l'avance.
LMH : Il n'est pas exclu qu'un contrat à terme sur le fromage vienne se rajouter. Qu'en pensez-vous ?
G. C. : De quel fromage parle-t-on ? C'est typiquement un produit sur lequel il n'y a pas de standard. Euronext n'a absolument pas compris le fonctionnement de la filière laitière. Ils veulent plaquer le système céréales sur la filière laitière.