Consommation : que retenir de 2022, quelles opportunités pour 2023 ?
Le pouvoir d’achat des Français a chuté en 2022. De nouvelles dynamiques ont émergé et pourraient perdurer en 2023 pour leurs achats alimentaires.
Le pouvoir d’achat des Français a chuté en 2022. De nouvelles dynamiques ont émergé et pourraient perdurer en 2023 pour leurs achats alimentaires.
L'année 2022 a notamment été marquée par l’inflation, la guerre en Ukraine et la grippe aviaire. NielsenIQ a présenté début février, les principales évolutions de la grande consommation au cours de cette année insolite dans le but de « mieux envisager l’exercice 2023 ».
Plusieurs profits de consommateurs face à la baisse du pouvoir d’achat.
Près d’un ménage sur deux était « fragilisé » (45% des répondants). Ces foyers ont diminué leur consommation alimentaire en grandes surfaces. Un important report des volumes des marques nationales a été constaté vers les MDD (62 %), en France, mais également dans le reste de l'Europe. Cette tendance se développe encore plus chez les classes moyennes. Les Français ont aussi évité le gaspillage alimentaire (62 %), réduit leurs dépenses de carburant (55 %) et consacré un budget plus faible en vêtements (51 %) et en loisirs (50 %). A cela, l’étude ajoute 3 millions de foyers « contraints », ceux qui avaient déjà un pouvoir d’achat limité. Les jeunes adultes et les familles ont davantage réduit leurs dépenses alimentaires. Les premiers ont pour l’essentiel retrouvé le chemin de la consommation hors domicile au cours du premier semestre.
Réduire le coût du panier, certains circuits se sont démarqués
49 % des Français ont déclaré avoir prêté plus d’attention à la comparaison des prix. Environ la même part (48 %) cherche à acheter des produits en promotion. D'ailleurs, les promotions ont atteint un niveau record (21,7 % du chiffre d’affaires). Les hypermarchés « qui ont réussi à se démarquer en 2022 sont ceux qui ont offert la meilleure expérience client ». La croissance du chiffre d'affaires des hypermarchés est de 4,6 % en 2022. Le circuit de « proximité » reste dynamique (+12,3 %). Le e-commerce, la livraison à domicile et le drive augmentent faiblement «masquant en réalité une forte progression par rapport à l’avant pandémie » : pour le drive, la croissance entre 2019 et 2022 est de 39 %. D'autres part, les ménages ont moins acheté, cependant, leur fréquence d’achat a augmenté pour un meilleur contrôle des dépenses.
« Nouveaux comportements et habitudes de consommation qui marqueront 2023 »
L’étude penche sur plusieurs évolutions qui ont vu le jour en 2022 et qui perdureraient notamment en 2023. En 2022, les Français ont dû dépenser 280 € supplémentaires en grande consommation. Ce surcoût est estimé à 790 € en 2023 en comparaison à 2021 d’après NielsenIQ. Par ailleurs, « la quête de plaisir reste un incontournable en temps de crise » alors que l'inflation devrait se poursuivre jusqu’à l’été 2023 avant d’approcher la stabilité. D'autre part, près d’un quart des Français ne cuisinaient pas. Cette tendance s’amplifie depuis 2021. De plus, le grignotage progresse, surtout en matinée et en soirée, respectivement de 3 points. « Toucher ces jeunes générations qui seront la consommation de demain est donc un réel enjeu pour les industriels et les distributeurs ». Enfin, 35 % disent réduire leur consommation de viande tandis que 50 % s'intéressent au Nutri-Score des produits qu’ils achètent. Les ventes en bio ont reculé mais 60 % des Français ont déclaré « consommer responsable est quelque chose d’important pour la société et qu’ils essaient de faire des choix durables quand ils le peuvent ».