Confiserie Kubli : l'assurance comme capital
> Gilles Duault, repreneur et dirigeant de la confiserie Kubli.
Quand Gilles Duault, ancien directeur commercial chez Jacquet, envisage de reprendre une entreprise de transformation alimentaire en 2007, il ne sait pas trop comment s'y prendre, ni s'il en est capable et si son entourage va le suivre. Et s'il est raisonnable de mettre ses économies dans un projet.
“Le label CRA vous donne de la crédibilité
” Une formation d'un mois dans le réseau Cédants et repreneurs d'affaires (CRA) va lui faire découvrir les rouages ainsi que le b.a.-ba des procédures : qu'est-ce qu'une let-tre d'intention, une Gap (garantie d'actif passif), etc. Ce passage par le CRA a surtout constitué la « période probatoire » au cours de laquelle il s'est convaincu de ses capacités, comme l'idée de travailler 50 à 60 heures par semaine et diriger. « Petit à petit vous prenez de l'assurance, vous devenez convaincant auprès des organismes financiers si le dossier est intéressant, témoigne-t-il. Le label CRA vous donne de la crédibilité. Vous gagnez la confiance de vos proches », ajoute-t-il. Une confiance qui ne doit pas être trahie par un projet à leur détriment, ce qui « peut être une cause d'échec », avise-t-il.
Mais l'angoisse s'était à peine atténuée que la crise financière de 2008 a fait fondre une partie de ses économies, l'obligeant à revoir à la baisse ses projets… et à se décider vite. « J'ai eu de la chance de tomber sur la confiserie Kubli, dans l'Essonne », estime-t-il. D'autres entrepreneurs étaient rebutés par cet outil fatigué et déficitaire depuis dix ans. Lui, voit de son œil commercial une entreprise dotée d'un bon potentiel, abordable financièrement et située non loin de Paris. « J'ai pris des risques, mais je devais les prendre », philosophe-t-il. Il regrette en revanche quelques achats d'équipement, et se jure de s'assurer désormais de l'adhésion des intéressés.
60 % de croissance en cinq ans ont porté la confiserie Kubli à 2 millions d'euros de chiffre d'affaires et 120 000 euros de revenu net. L'acquisition s'est soldée récemment par l'achat du bâtiment à la famille cédante. De grandes transformations pour 1 million d'euros sont programmées pour 2016. Sylvie Carriat