Comment gérer l’abondance ?
Le marché physique manifestait une certaine stabilité depuis plusieurs semaines et connaissait même une activité en portuaire. Depuis, le marché a subi le contrecoup de la baisse des marchés américains et de la confirmation d’une offre française abondante.
Période du 17 au 23 février. La semaine 6 s’est achevée par un brusque décrochage des cours des céréales à Chicago, suivi par Euronext qui confirmait, pour le blé, la cassure du soutien pour l’échéance mars affichée à 125 euros depuis fin janvier (voir dans la colonne ci-contre, la cotation du mardi 23). Le marché physique, qui manifestait une certaine stabilité depuis plusieurs semaines et connaissait même une activité en portuaire, n’a pas trouvé d’arguments pour résister à ce coup de baisse. Le blé standard rendu Rouen a perdu 2 euros pour tomber à son plus bas niveau depuis le début de la campagne, à 111 euros rendu Rouen. Le marché continue donc d’obéir à une pression de l’offre malgré des facteurs plutôt favorables. Notons notamment un rapport euro-dollar positif pour le blé européen sur le marché international et des tirages d’exportation vers les pays tiers importants (568 000 t pour la période du 9 au 17 février) bien qu’encore insuffisants avec 11,3 millions de tonnes depuis le début de la campagne, dont 4,9 millions de tonnes pour la France, pour rejoindre les 14 millions de tonnes, record de la dernière campagne.
Le blé français a pu garder le contact avec le marché égyptien lors du dernier appel d’offres, loin derrière la Russie qui a pris 240 000 tonnes des 300 000 adjugées. Il est vrai que le prix auquel est passé la France pour cette affaire n’était pas glorieux : 169,40 euros, moins que le blé russe et que le prix du rendu Rouen actuel. Sur le marché intérieur, le blé fourrager reste très attractif pour les Fab de l’Ouest, mais ceux-ci n’ont que l’embarras du choix entre le blé, l’orge à vil prix et le maïs qui a amorcé un net recul de 2 euros en fin de semaine dernière. Celui-ci tombe à son tour sous la menace de la surabondance, considérant la forte augmentation de la collecte par FranceAgriMer. Les acheteurs ne réagissent pas autant qu’on aurait pu l’espérer à la détente des prix.
L’orge dépendante de l’intervention
Si le dégagement du marché du blé passera d’abord par l’exportation pays tiers, celui de l’orge repose de plus en plus, à l’évidence, sur l’intervention. Or l’accélération des offres en France n’a pas été à la mesure de l’énormité du stock, malgré les recommandations répétées des organisations professionnelles, des coopératives et de FranceAgriMer. À la date du 9 février, les offres françaises étaient de quelque 780 000 tonnes. Mais les chiffres à l’issue de cette semaine devraient néanmoins suffire pour poser le problème de l’accueil des demandes. Les capacités disponibles étaient de l’ordre du million de tonnes et FranceAgriMer va devoir lancer un nouvel appel d’offres pour trouver de la place, éventuellement hors de l’Hexagone, pour abriter les demandes d’intervention, alors que les OS se préoccupent déjà du logement de la prochaine récolte.