Camembert au lait cru : Isigny s’explique
L’annonce récente du retour de la coopérative d’Isigny (lire Les Marchés du mardi 20 janvier) dans le lait cru referme la page de deux années de polémique. « Nous revenons dans le lait cru et ainsi dans l’AOC camembert de Normandie car notre coopérative est historique et nous ne pouvions continuer à rester en marge de l’AOC, a indiqué aux Marchés cette semaine Claude Granjon, directeur général adjoint de la coopérative. Nous avons beaucoup travaillé sur la sécurité du lait cru et l’achat d’une PCR(amplification par chaîne en polymérase) pour avoir des réactions à 24 heures qui nous permet aujourd’hui de nous réinscrire dans l’AOC. Mais, nous n’avons pas perdu de parts de marché, comme on veut bien le dire ; nous revenons dans l’AOC par éthique vis-à-vis de nos producteurs. »
100 % de normandes
Cette décision va concerner cinquante producteurs laitiers, qui ne travailleront que du lait cru, sur les 600 producteurs fournissant la coopérative qui produit elle-même également deux autres AOC : la crème et le beurre d’Isigny. Les cinquante producteurs qui ont été sélectionnés possèdent tous un troupeau composé à 100% de vaches de race normande, ce qui est un « plus » très important par rapport au décret qui ne prévoyait que 50% à l’horizon 2020.
« Nous revenons avec trois marques propres : une pour le rayon coupe, une pour le libre-service et une autre pour les crémiers détaillants. Nous allons ainsi revenir dans l’ODG camembert de Normandie dont nous n’étions pas sortis complètement car nous avions conservé une infime fabrication en AOC pour vendre dans la boutique de l’entreprise », précise Claude Granjon.
Le nouvel ODG (organisme de défense et de gestion) était présidé par Charles Perrot, ingénieur du Gref qui assurait la continuité du syndicat pendant une période de dix-huit mois, laquelle prend fin le 31 mars prochain. Un nouveau président devra alors être nommé. Dans le monde du camembert AOC, on pense à un producteur laitier qui paraît faire l’unanimité.