Cacao, sucre et café broient du noir face au dollar fort
Le cacao, le café et le sucre ont reculé la semaine dernière, principalement affectés par la force du dollar et par un manque de demande palpable dans les dernières publications des organisations de producteurs. La grande nouvelle de la semaine a été la hausse des attentes d’un relèvement des taux directeur de la Fed, ce qui a pesé sur le prix des matières premières.
Les cours du sucre ont été mis sous pression. La tonne de sucre blanc a reculé jeudi à Londres à 509,50 $, au plus bas depuis plus de deux mois, tandis que la livre de sucre brut a reculé à New York à son plus bas en deux mois et demi vendredi, à 17,96 $. Les ventes ont surtout été techniques, car les investisseurs financiers liquidaient leurs positions, la perspective d’une hausse de la demande indienne s’estompant. Alors que les marchés tablaient jusque-là sur une autorisation des importations par le gouvernement indien, l’Association des moulins à sucre indiens (ISMA) a estimé que les réserves étaient suffisantes.
En café, les prix du robusta se sont tassés, tandis que le cours de l’arabica a poursuivi son repli. La saison 2016-2017 colombienne semble partie pour être particulièrement bonne. Selon les données de la Fedecafe, organisation nationale des planteurs de café, 1,29 million de sacs de café ont été récoltés en février, soit une hausse de 18 % par rapport à l’année dernière. L’abondance de graines d’arabica est un risque pour les prix.
Les cours du cacao se sont stabilisés, la cotation de Londres remontant très légèrement tandis que celle de New York était pénalisée par le cours du billet vert. Les prix sont toutefois restés proches des planchers enregistrés la semaine précédente, au plus bas depuis trois ans et demi à Londres et depuis huit ans et demi à New York. Les participants du marché ont du mal à trouver des raisons d’acheter pour l’instant. Les prévisions de productions abondantes cette année sont au contraire une bonne raison de vendre. La production du numéro un mondial, la Côte d’Ivoire, pourrait atteindre un quasi-record entre 1,9 et 2 millions de tonnes. Au Ghana, la production est attendue à plus de 800 000 tonnes.