Brutale réaction baissière au rapport USDA

Période du 7 au 14 janvier. Le rapport de l'USDA du 10 janvier est venu bousculer une situation relativement stable depuis la fin de la 2e quinzaine de septembre, en particulier sur le marché européen Euronext et sur le marché physique français, même si la mise en sommeil traditionnelle des organismes stockeurs limitait les volumes de transactions. La réouverture de la plupart des organismes stockeurs, le 6 janvier, s'était pourtant effectuée en douceur, voire sur une note de fermeté. En annonçant une production mondiale de blé à 712,7 Mt contre 711,4 Mt prévue en décembre et, surtout, un stock de report passant de 182,8 à 185 Mt, le rapport a agi en baisse violente sur les marchés, Chicago passant sous la barre des 6 $ (5,88 $) au plus bas depuis deux ans. Euronext ne pouvait résister à la pression de la place américaine et malgré l'activité d'export qui ne se dément pas, les cotations chutaient de quelque 10 € en une semaine. Le marché de gré à gré subissait le contrecoup, et malgré un modeste rebond depuis lundi, à 193 € rendu Rouen, les cours sont encore éloignés de près de 10 € de ce qu'ils étaient en début de mois. Les perspectives d'export, déjà solides avec des attributions, depuis le début de la campagne de 15,1 Mt certificats d'exportation dans l'UE (5 Mt de plus que l'an dernier !) devraient encore progresser avec la baisse des prix. Il faut donc considérer avec circonspection ce brusque décrochage des cours. Pour le maïs, le rapport était théoriquement haussier, car si la prévision de récolte mondiale était portée de 964,3 à 966,9 Mt (la production chinoise étant augmentée de 7 Mt), l'accroissement des utilisations se traduit par une réduction des stocks de 2 Mt, le stock US en particulier tombant de 45,5 à 41,4 Mt.
Le maïs entraîné dans le sillage du bléCes fondamentaux haussiers se sont trouvés émoussés par le climat baissier créé par le blé. Les cours du maïs à Chicago ont reculé jusqu'à 4,12 $, le plus bas depuis 40 mois. Le modeste rebond enregistré depuis lundi est donc logique. Euronext s'est redressé, tandis que le marché physique français continue d'évoluer de manière très indépendante. La collecte réalisée au 1er décembre 2013 était de 7,2 Mt, soit 2 Mt de moins qu'en 2012 ce qui peut expliquer la résistance des vendeurs, misant sur la cherté du blé fourrager et un courant de demande de l'amidonnerie. Mais à l'export les prix français bien qu'en baisse (174 €, fob Bordeaux) ont perdu toute crédibilité face à la concurrence ukrainienne sur le marché communautaire. Pire, le maïs ukrainien parvient jusque chez les fab bretons, avec le déchargement d'un bateau de 25 000 tonnes.