BioMérieux identifie les aliments grâce à l’ADN
Acteur majeur du diagnostic in vitro dans le domaine des maladies infectieuses, avec un chiffre d’affaires 2002 de 944 millions d’euros qui le situe à la huitième place mondiale, BioMérieux vient d’annoncer le lancement de FoodExpert-ID, première puce ADN de haute densité appliquée à l’authentification de l’alimentation humaine et animale, crue ou transformée. Ce test ouvre la possibilité d’une traçabilité complète tout au long du process industriel, en permettant notamment de vérifier que l’alimentation destinée à des ruminants ne contient aucun composant d’origine animale, comme l’impose la réglementation européenne. Ou encore de s’assurer que des raviolis au bœuf non seulement contiennent bien du bœuf, mais ne contiennent que ce vertébré.
« Une véritable révolution »
FoodExpert-ID utilise l’information génétique pour s’assurer de la composition réelle des aliments. Il permet ainsi de détecter les 33 espèces de vertébrés différentes et d’identifier simultanément la présence de produits animaux à deux niveaux de taxinomie : la classe (mammifères, poissons et oiseaux) et l’espèce (bœuf, poulet, saumon, etc.). « Une véritable révolution pour l’industrie agro-alimentaire, […] qui va contribuer à améliorer la sécurité des consommateurs», commente le docteur Christophe Mérieux, vice-président et directeur des affaires médicales et de la recherche de BioMérieux. Les techniques conventionnelles de l’analyse alimentaire permettent en effet la détection d’un nombre limité d’espèces et sont moins fiables en cas de mélange de plusieurs vertébrés dans le même produit.
Développé à partir de la technologie GeneChip de l’Américain Affymetrix, leader mondial des puces à ADN, avec lequel le groupe BioMérieux a signé un accord de partenariat en 1997, ce test a d’ores et déjà été validé sur plus de 500 aliments humains et animaux. Dans un premier temps, FoodExpert-ID a été exclusivement proposé à des partenaires très spécialisés, comme la société de biotechnologies Atlangene, basée à Nantes. Il devrait être soumis aux autorités sanitaires britanniques, néerlandaises et françaises d’ici à la fin de l’année.