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Le marché du bio dans une phase d'ajustement, selon Christophe Barnouin (Ecotone)

Alors que tous les indicateurs du marché du bio sont à la baisse, le groupe Ecotone et son président Christophe Barnouin estiment qu’il s’agit d’un palier salvateur pour assainir le secteur et pour mieux repartir.

Christope Barouin, président d'Ecotone, en conférence de presse le 9 février.
© CM

Le groupe néerlandais Ecotone (Bjorg, Alter Eco, Bonneterre, Clipper, Whole Earth…), leader européen de l’alimentation bio, végétale et équitable a pris la parole jeudi 9 février pour la première fois depuis sa création en 2020.

L’occasion pour son président, Christophe Barnouin, de donner quelques éléments sur le marché du bio et d’expliquer comment son groupe (anciennement Wessanen) contribue à pérenniser la filière. « Le bio a connu une croissance continue pendant 20 ans, et nous sommes passés en France de 1 foyer consommateur sur 2 en 2000, à 9 foyers sur 10 en 2023. Bien sûr, le Covid a accéléré cette attente des consommateurs de manger plus sain et, en l’absence des restaurants, les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces, Ndlr) ont bénéficié de cette nouvelle tendance. »

« nous sommes dans une 3e phase, celle de l’ajustement entre l’offre et la demande »,
Christophe Barnouin, président d'Ecotone

Aujourd’hui, d’après Christophe Barnouin, « nous sommes dans une 3e phase, celle de l’ajustement entre l’offre et la demande. Avec l’inflation, il y a un arbitrage des consommateurs et la taille des rayons bio des GMS a déjà perdu 10 %, tandis que la fermeture de magasins spécialisés est en marche. » Ce recul s’explique notamment par le retrait des grands opérateurs généralistes de l’agroalimentaire qui « faisaient un peu de bio pour l’aubaine » et l’arrêt de certaines PME engagées, mais pas assez solides.

Recruter de nouveaux consommateurs

Malgré ces réglages qui « assainissent le marché », Christophe Barnouin assure que « le bio, qui représente 13 mds d’euros en 2022, reste durablement installé. La demande est solide, on est là pour longtemps ! ».

A plus ou moins court terme, le président d’Ecotone estime qu’il existe encore un levier de croissance pour le bio en France. En effet, si la part du bio dans l’alimentation des Français est de 6,6 %, elle est de 10 % au Danemark, preuve que l’on peut encore progresser. Et pour aller chercher ces nouveaux clients, Ecotone clame sa légitimité.

« Nous sommes obsédés par les produits différenciés, les cahiers des charges avec des engagements forts et les innovations. Nous ne faisons pas que du bio, nous cherchons d’abord à susciter l’adhésion pour nos produits. »

Et pour augmenter sa productivité, le groupe a réalisé, en 2021, un investissement de 20 millions d'euros dans une nouvelle usine.

Passer encore des hausses de prix auprès de la distribution

En 2022, Ecotone a fait passer une augmentation de 7 % sur ses produits auprès de la GMS et Christophe Barnouin estime que « cela devrait être davantage cette année. » Pourtant, il ne s’agit pas « de renchérir nos produits déjà plus chers, mais nous savons que le bio est plus valorisé dans les GMS que d’autres rayons. » Alors… Il reste donc une marge de manœuvre. Ecotone, qui réalise 690 M Euros de chiffre d’affaires en 2022 (-4 % vs 2021) réalise 50 % de ses ventes en GMS, 1/3 en magasins spécialisés et le reste via le e-commerce, click & collect et pure players comme Amazon.

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