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Coopératives
Bien-être animal : la filière doit mieux communiquer

Au cœur des débats de société, le bien-être animal reste une notion floue pour beaucoup de consommateurs. Les professionnels doivent communiquer davantage et mieux sur leurs actions et la réalité de leur métier, selon le rendez-vous annuel de La Coopération agricole.

En réponse à l'agribashing, Antoine Thibault (@AgriSkippy) communique sur son métier d'éleveur. © Capture écran - Antoine ...
En réponse à l'agribashing, Antoine Thibault (@AgriSkippy) communique sur son métier d'éleveur.
© Capture écran - Antoine Thibault

Effets sur la biodiversité, référendum pour les animaux, le bien-être animal est au cœur de nombreux débats de société qu’a ravivé la pandémie de coronavirus. Dans ce contexte chahuté, la Coopération agricole a tenu son 7e rendez-vous annuel dédié au bien-être animal sur le thème « Élevage et consommateurs, je t’aime moi non plus ? » le 7 octobre pour décrypter la relation « ambiguë » qui s’est installée entre éleveurs et consommateurs.

On s’aperçoit aujourd’hui du décalage de plus en plus marqué entre la réalité des pratiques d’élevage et la perception qu’en ont les consommateurs. « Il y a une réelle méconnaissance du métier d’éleveur », constate Antoine Thibault, éleveur laitier adhérent à Sodiaal Union. Il est aussi youtubeur depuis cinq ans sous le pseudonyme de @AgriSkippy pour montrer et expliquer au grand public la réalité et la complexité de son métier.

Une demande idéalisée et entretenue par des imageries quotidiennes

Par méconnaissance, la question du bien-être animal reste une notion relativement floue pour le consommateur. « Il y a une demande certaine, mais qui correspond davantage à une demande idéalisée et entretenue par des imageries quotidiennes », explique Gérard Cladière, président du groupe viandes de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Pour répondre à la demande sociétale, la profession doit poursuivre ses efforts et également accentuer la mise en place de formation au bien-être animal.

Adopter une démarche pédagogique et transparente

Cette déconnexion de la réalité rurale, souvent exploitée par les détracteurs du secteur, est loin de servir l’image de la profession. Pour Antoine Thibault, le fait d’investir les réseaux sociaux lui a permis de lever le voile sur certains clichés qu’avaient ses abonnés, notamment des urbains. « Au fur et à mesure du temps, une réelle adhésion s’est créée », explique-t-il.

Au fur et à mesure, une réelle adhésion s’est créée

Ainsi, l’ensemble des acteurs de la filière doit se mobiliser pour adopter une démarche pédagogique et transparente en communiquant sur leurs métiers et sur leur travail quotidien en faveur du bien-être animal afin de recréer du lien avec les consommateurs, selon les propos des différents intervenants. « Il est aussi primordial de communiquer sur la qualité et sur la sécurité sanitaire de notre alimentation pour dissiper les craintes des consommateurs », appuie Bernard Vallat, vétérinaire et directeur général honoraire de l’Organisation mondiale de la santé animale.

Communiquer constitue un enjeu clé et une réponse face aux moyens importants et souvent « bien supérieurs à ceux des organisations professionnelles agricoles dont dispose certaines organisations telles que L214 pour véhiculer leurs idées », expose Bernard Vallat.

Les Français disent vouloir consommer mieux et moins

Les Français veulent consommer mieux et moins, indique le dernier baromètre Greenflex-Ademe de la consommation responsable. Sur les 2 000 répondants en ligne (mai 2019), 84 % des Français déclarent que l’alimentation est le premier domaine dans lequel ils essaient d’adopter un comportement plus responsable et 84 % indiquent veiller à la qualité de la viande qu’ils achètent. Selon Gérard Cladière, président du groupe viande de la FCD, les labels sont perçus par les clients comme mieux-disant sur le bien-être animal et leur intérêt sur ces questions s’accroît. Cependant, la qualité a un prix et ces bonnes intentions se heurtent aussi à la réalité économique de la crise. Alors que 54 % des Français déclarent finir le mois en négatif, « le facteur prix reste déterminant. Le consommateur sait qu’il devra faire des arbitrages et on sent naître chez lui une certaine frustration », explique-t-il.

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