Bétail : les frères Delpérié poursuivent leurs exportations
Le 26 novembre dernier, le tribunal correctionnel de Rodez avait relaxé les douze prévenus de « l’affaire Delpérié », pour erreur de procédure. Cette décision clôturait alors plus de dix années de démêlées judiciaires pour « exportation sans déclaration de marchandises prohibées, faux, usage de faux et escroquerie » L’affaire n’est pas entièrement terminée, le parquet ayant fait appel de la relaxe.. Suite à quoi, l’entreprise aveyronnaise Delpérié Frères est restée un certain temps à l’écart, sans pouvoir être contactée, les lignes téléphoniques de la société ayant été suspendues.
Mais les frères Delpérié n’ont pas disparu pour autant et continuent leur activité d’exportation de bétail dans les pays tiers. « Nous avons dissous la Sarl Delpérié Frères, confie Robert Delpérié, l’un des responsables, mais nous avons remis en route la société ABLC Export, qui avait été créée pour les exportations vers les pays tiers, et nous travaillons aujourd’hui sous cette identité».
ABLC Export espère exporter vers le Maroc
Accusés par les douanes d’avoir « trafiqué » 5 960 têtes de bétail exportées dans les années 90, les frères Delpérié et dix autres prévenus avaient fait l’objet d’un réquisitoire sévère. Le ministère public avait demandé trois ans de prison, dont deux avec sursis, 80 000 euros d’amende et interdiction d’exercer pour Robert Delpérié ; trois ans de prison, dont 30 mois avec sursis et 40 000 euros d’amende pour son frère Bruno, et des peines de prison allant de deux à huit mois avec sursis et des amendes comprises entre 4 000 et 5 000 euros pour les dix autres prévenus. Les douanes, qui s’étaient constituées parties civiles, avaient par ailleurs réclamé deux fois 5,8 millions d’euros aux douze prévenus. « Depuis dix ans que nous sommes plongés dans cette histoire, avec nos deux avocats, nous n’avons toujours pas compris ce qui s’était passé, explique Robert Delpérié, aujourd’hui un peu désabusé. A l’époque, les bovins n’étaient pas identifiés comme aujourd’hui, mais toutes nos exportations ont toujours été contrôlées par les douanes de Rodez et de Sète. Comment voulez-vous trafiquer près de 6 000 bovins, sans que cela se remarque ? On m’a accusé d’avoir mis les restitutions dans ma poche, mais c’est ridicule », poursuit Robert Delpérié. « D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls exportateurs de bétail vivant vers les pays tiers à avoir été contrôlés et beaucoup sont découragés. Nous ne sommes plus que cinq, sur toute la France, à faire ce métier. C’est un secteur qui n’intéresse plus personne ». ABLC Export, pour sa part, continue à exporter vers l’Algérie et la Russie, et espère pouvoir bientôt toucher également le Maroc.