Amorce de détente sur les marchés ?
Après quelques jours de soudaine remontée des cours, ceux-ci sont revenus à des positions plus basses en début de semaine, sur lesquelles elles semblent devoir se consolider. Les vendeurs tentent de résister alors que les acheteurs sont au marché.
Période du 13 au 20 avril. Les cours du blé ont continué de profiter de la bonne demande en portuaire et des rachats de positions courtes qui ont tendu les cotations sur les marchés à terme. Cette tendance se calmait en début de semaine 16 à Chicago devant les excellentes conditions météo favorisant les semis US, mis aussi devant la crainte qu’inspire aux marchés financiers l’affaire Goldman Sachs. Euronext emboîtait le pas et le marché physique, très tendu la semaine précédente, amorçait un retrait de 1 euro, à 117 euros.
Le conseil céréales de FranceAgriMer réuni le 14 avril (voir notre dernier numéro) a salué les bonnes performances à l’exportation de ce dernier tiers de la campagne. Il a augmenté de 400 000 t ses estimations de ventes aux pays tiers, les portant à 9,2 millions de tonnes (Mt). Mais il a aussi exclu, au vu des sorties déjà réalisées à fin mars (7,2 Mt) et de la cadence de délivrance des certificats ( 288 600 t pour la France la semaine dernière), que ce chiffre soit à nouveau augmenté. Il n’est donc pas encore question d’alléger davantage une prévision de stock de report passée de 4 à 3,5 Mt. Ce bilan demeure lourd, surtout que la prochaine récolte s’annonce bonne, avec l’augmentation des surfaces (+ 260 000 ha selon la note sur l’état des grandes cultures du ministère de l’Agriculture, au 1er avril) et un bel état des cultures. Sur le marché intérieur, la situation est moins dynamique qu’à l’export, malgré un courant de demande en blé fourrager pour l’alimentation animale qui permet des cours soutenus à 102 euro, départ E et L.
Les orges fourragères avaient suivi la note de fermeté impulsée par le blé, pour atteindre 95 euros rendu Rouen : elles amorcent aussi un repli pour revenir à la case départ, 92-93 euros. À ce niveau de prix, les acheteurs se couvrent plus volontiers, tandis que les offres à l’intervention stagnent autour du million de tonnes (1,06 au 14 avril).
Le maïs s’envole puis atterrit en douceur
Les cours du maïs, sur leur lancée, avaient frôlé les 140 euros, Fob Rhin, en fin de semaine dernière, un prix qui avait du mal à passer. Il a effectué un retrait jusqu’à 138 euros en ce début de semaine, ce qui demeure très ferme et risque de ne pas résister à la pression de la concurrence sud-américaine sur le marché de la péninsule Ibérique.
Le stock de report de maïs a été revu à la hausse par le conseil céréales de FranceAgriMer, en progression de 120 000 t, à 2,68 Mt (ce qui est lourd) en raison, surtout, d’une réduction de 100 000 t des utilisations par les fabricants d’aliments du bétail, alors que les chiffres du blé et de l’orge étaient maintenus. Le fait qu’il n’y ait pas eu transfert de la réduction des incorporations de maïs vers les deux céréales à paille confirme la tendance générale à la baisse des utilisations de céréales par l’industrie de l’alimentation animale.