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Allemagne

Bilan 2003 des IAA : tournants et tourments

La toile de fond de l’évolution récente de la distribution et des IAA allemandes est d’abord constituée de gros investissements dans l’Europe de l’Est, qui se sont encore accélérés l’an dernier et devraient placer les Allemands en position favorable dans une Union européenne élargie. Cela n’empêche pas les problèmes nationaux et même locaux d’avoir été au centre des préoccupations professionnelles. Ainsi, la grande distribution allemande, au cours de l’année qui vient de s’achever, s’est fortement inquiétée (dans la presse professionnelle on a même parlé d’un « mouvement d’effroi ») de l’avancée triomphale des discounters. Les dernières études annoncent que le hard discount représentera bientôt environ 50 % de la distribution alimentaire outre-Rhin.

Pour les industries alimentaires comme pour les distributeurs GMS, le dossier des marques de distributeurs est devenu prioritaire. On a vu s’exprimer de nombreuses propositions pour contrecarrer leur domination : cela va du renforcement des budgets publicitaires en faveur des marques, à la mise en œuvre de techniques comme l’identification par radiofréquences. Il y a eu aussi, pourquoi le cacher ? des pressions plus ou moins discrètes exercées sur les fabricants de MDD. Mais on ne voit pas d’unité dans ces réactions, ni de stratégie très claire, de sorte que le discount devient très puissant en Allemagne et qu’il est devenu un véritable article d’exportation. La distribution et l’industrie des boissons ont par ailleurs vécu un feuilleton à rebondissement avec la question des emballages consignés. Devant les tribunaux allemands, les adversaires de cette consignation ont été déboutés. Reste la procédure européenne d’infraction au Traité qui a été engagée : elle n’aboutira probablement pas au retrait pur et simple de cette consignation.

Le secteur de la viande, très chahuté

L’industrie agroalimentaire a connu de son côté de fortes turbulences. Les grands brasseurs mondiaux se sont implantés sur un marché allemand de la bière qui se croyait protégé par sa structure très atomisée, et abrité derrière le Reinheitsgebot. Les acquisitions de départ effectuées par les groupes mondiaux l’ont été à des prix très élevés, trop élevés disaient même les commentateurs à l’époque : mais ces prix sont devenus monnaie courante désormais en Allemagne. La réaction nationale a été assez rapide : Radeberger, du groupe mixte Oetker, a mis en place une structure d’accueil de brasseries moyennes pouvant garder, sous son aile protectrice, une certaine autonomie.

Le plus chahuté des secteurs a été celui de la viande. Bestmeat Hollande, après avoir intégré Moksel fin 2002, a intégré Dumeco en Hollande puis Nordfleisch, en difficulté en Allemagne. Dans le sillage de l’avancée des discounters et de leur entrée sur le marché de la viande fraîche, tout le secteur allemand de la viande (grands groupes et PME) investit des sommes importantes dans la production d’UVCI.

Dans le secteur laitier, Nestlé et Unilever ont pris la décision d’abandonner la transformation directe du lait en Allemagne. Cette décision, de mauvais augure pour les uns, est vécue par les repreneurs Muller, Hochwald et Frischli Molkereien comme une aubaine. La coopération laitière majoritaire dans ce secteur se préoccupe de la faiblesse de ses capitaux propres. Différentes solutions sont mises à l’épreuve, comme l’émission par Humana Milch de parts de participation, ou la transformation en SA avec ouverture à des capitaux extérieurs à la coopération, comme dans le cas de Hansa Milch. Le choc le plus important a été l’annonce par la nouvelle direction de Nordmilch, n° 1 laitier allemand, d’un plan de fermeture de la moitié de ses usines.

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