Aider l’élevage… mais encore ?
François Hollande a somme toute plutôt été bien accueilli au sommet de l’élevage. Son discours a même été applaudi plusieurs fois. Il faut dire que le président de la République n’a pas cédé aux pressions des lobbys céréaliers et confirmé la décision de réorienter les aides de la Pac vers les productions animales (notamment les bovins-viande). Connaissant bien le dossier, il a semblé réellement comprendre « les difficultés structurelles de l’élevage ». Selon ses calculs, le secteur bénéficiera d’un milliard d’euros d’aides de plus chaque année. Une aide à l’engraissement sera créée, et l’enveloppe destinée à la modernisation des bâtiments d’élevage sera doublée. Comme l’a dit lui-même François Hollande, « cela ne suffira pas pour beaucoup ». « Mais quand même ». Ces aides supplémentaires soutiendront les exploitations. Reste aux professionnels à mieux s’organiser pour amoindrir leurs difficultés structurelles. « L’État n’entend pas se substituer aux professionnels, aux filières, aux responsables économiques. C’est vous qui mettrez en œuvre cette politique », a souligné le président de la République. Producteurs et industriels s’accordent pour dire qu’il importe de revaloriser les prix. Il faut désormais convaincre la distribution de recouvrer la raison, en levant le pied sur une politique de promotion suicidaire, pour la viande de porc notamment. Aux transformateurs également d’engager avec responsabilité les rapprochements et réorganisations nécessaires pour améliorer la compétitivité de la filière. Enfin, comme l’a déclaré Jean-Paul Bigard, président du Syndicat des industries de la viande le 1er octobre lors de son assemblée générale, « un travail considérable est à faire auprès de la distribution pour redonner au rayon viande toute sa place, relancer la consommation et rajeunir nos cibles ». Les hypermarchés qui souffrent d’une forme de désintérêt de la part des consommateurs français ont tout intérêt à jouer le jeu. Il est grand temps pour les maillons de la chaîne viande d’unir leurs forces.