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2006, une année perturbée par des épizooties

A moins qu’une nouvelle catastrophe sanitaire ne soit déclarée avant le 31 décembre, cette année aura été marquée par deux épisodes douloureux, qui continuent à entraver sérieusement le commerce français et européen. D’autres élements sont également source d’inquiétudes.

La conjoncture est dans l’ensemble favorable à l’amont des filières viandes depuis le début d’année. Pour quasiment toutes les filières, les prix à la production sont orientés à la hausse dans l’UE et en France, faute de disponibilités. Mais certaines filières ont connu ou connaissent des perturbations conséquentes qui nuisent au marché, tant intérieur qu’extérieur, et fragilisent les entreprises.

Des problèmes sanitaires pas encore résolus

Voilà plusieurs semaines que le marché est perturbé en France, en Belgique et aux Pays-Bas par le problème de la fièvre catarrhale. Interbev rappelait encore récemment que «les graves déséquilibres économiques créées par l’isolement des zones réglementées génèrent des pertes financières importantes à tous les niveaux de la filière, sur l’ensemble du territoire». En effet, d’un côté, les abattoirs de la zone délimitée (protection + surveillance) font pression à la baisse sur les prix du bétail au stade entrée abattoir—avec succès—, ne pouvant accepter de manière fluide le surplus d’animaux offerts. Ils doivent également organiser l’écoulement de ce surplus. En parallèle, les abattoirs se situant à distance sont contraints de fonctionner en sous-régime. Ils ne bénificient pour l’instant d’aucune dérogation et souffrent d’un manque d’animaux. Sans oublier que les éleveurs situés dans la zone restent pénalisés, malgré une première mesure de soutien (mauvaise gestion des animaux dans les exploitations, suspension de l’activité d’animaux reproducteurs...).

Sur un autre plan, si les effets découlant de la crise liée à l’Influenza aviaire s’estompent progressivement, il n’en reste pas moins que deux principales inquiétudes se profilent pour les filières avicoles. La première concerne la progression sensible des importations. D’après l’Office de l’Elevage, les importations de viandes de volailles (surtout de poulet auprès de fournisseurs européens) ont été en hausse de 9 % en juin et juillet dernier, comparé aux mêmes mois de 2005. Il s’agit certainement de flux ponctuels visant à combler le déficit des mises en places —et des abattages— observé depuis le début d’année, avec deux pics significatifs au printemps. Mais rien n’est sûr, et si les partenariats engagés avec les fournisseurs étrangers venaient à se prolonger, l’excédent commercial de la France pourrait continuer à se dégrader.

Le prix de l’aliment devrait continuer à flamber

La seconde inquiétude, qui n’est pas d’ordre sanitaire, concerne l’augmentation des coûts de production qui résultent de la hausse parfois brutale des cours de toutes les céréales. La progression du prix de l’aliment devrait s’accentuer dans les prochains mois, à laquelle s’ajoute la hausse des coûts de transport. Elle devrait même toucher davantage les aliments pour volailles car la proportion de céréales dans ces aliments est la plus forte. Les autres productions animales seront également touchées, face à la progression des prix de la très grande majorité des matières premières (céréales, pois, issues, tourteau de colza). Il faudra donc rester vigilent. Yves Berger, Directeur de l’Office de l’Elevage, a souligné mercredi que le débat de filière promet d’être houleux, sachant qu’il reste à savoir quelle seront les hausses répercutées chez les transformateurs et plus largement sur les prix de détail de la viande.

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