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Les Français ont retrouvé les ovins au Salon de l’agriculture

Du 26 février au 6 mars, au parc des expositions porte de Versailles, à Paris, on a retrouvé une effervescence bien connue. Le Salon de l’agriculture, placé sous le signe des retrouvailles, a permis aux Français de redécouvrir la filière ovine et ses métiers.

Après une édition 2021 annulée pour raison sanitaire, le Salon de l’Agriculture 2022 a tenu ses promesses de retrouvailles, thème de cette 58e édition. Plus d’un demi-million de visiteurs ont déambulé dans les allées des différents halls. Le quartier des ovins a su attirer les foules avec un programme complet, pédagogique et divertissant.

Pendant les neuf jours du salon, le ring ovin n’a pas désempli. Les présentations des métiers de la filière et de l’utilisation du chien de conduite, la sensibilisation à la qualité de la laine et à la problématique actuelle du manque de structure de lavage et de transformation en France ont interpelé le grand public. Les défilés des races à petits effectifs et rustiques n’ont pas manqué à l’appel. Enfin, les concours de races ont été bien suivis dans les gradins et en diffusion directe sur la chaine Youtube du concours général agricole, accessibles également en replay. La race Île-de-France a célébré son 100e anniversaire avec notamment la présentation d’OSON et d’agneaux issus de semences de béliers des années soixante-dix, pour montrer le progrès génétique. La race Mouton charollais fêtait également ses 60 ans d’existence. Jean-Paul Rault, vice-président de Races de France et éleveur de 350 Mouton vendéen expose : « les 55 races ovines de France sont présentes sur le salon. On peut l’assurer, sans la génétique, il n’y aurait pas de Ferme France. La sélection s’est toujours adaptée aux attentes des consommateurs et prend aujourd’hui une dimension particulière avec l’adaptation aux évolutions du climat. »

A l’occasion du pot convivial des éleveurs de petits ruminants (ovins et caprins) organisé par la FNO et la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec), Michèle Boudoin, présidente du syndicat ovin, a présenté un ouvrage sur l’histoire de celui-ci : « La FNO est une vieille dame de 76 ans, riche d’une histoire construite par des femmes et des hommes, des profils atypiques et dévoués à la production ovine. Nous publions aujourd’hui ce livre, comme étant une petite bible de notre syndicat, rédigé par des passionnés du monde ovin, des historiens et des journalistes et anciens membres de la FNO. »

Sur le stand Inn’ovin et au niveau des différentes races et labels d’agneau présents, on sait comment attirer les badauds. Les dégustations d’agneau à la plancha, ou préparés par des chefs sont l’occasion d’expliquer la production, le fonctionnement et les enjeux de la filière ovine. L’agneau des Pyrénées, dont la demande d’obtention de l’IGP est en cours, avait sa journée dédiée le mardi 1er mars dans le hall des régions de France.

Thomas Fournier, restaurateur en Vendée, a concocté plusieurs recettes autour de l’agneau du Poitou-Charente et de l’agneau Diamandin. « Pour faire découvrir ou redécouvrir cette viande, on peut montrer que l’on peut s’amuser avec des recettes originales : croque-monsieur à l’épaule confite, mini-burger, ou wrap au ris d’agneau. » Ces dégustations étaient une mise en bouche pour annoncer la vente aux enchères de sept lots de trois agneaux de boucherie Poitou-Charentes et Diamandin. « On retrouve cette viande de qualité dans 700 points de vente sur l’ensemble du territoire français », souligne Patrick Soury, président de l’Association pour la défense et la promotion des agneaux certifiés en Poitou-Charentes. La grosse quinzaine de potentiels acheteurs présents était majoritairement composée de bouchers salariés de de la grande distribution. Avec une mise à prix établie à 1 000 euros, les lots sont partis en moyenne à 3 300 euros avec un record à 4 000 euros, remporté par le magasin Hyper U de Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis. Pour la présidente de la FNO, cette édition du Salon de l’agriculture a comblé les attentes de la filière ovine, malgré le contexte international très tendu avec l’invasion russe de l’Ukraine, déclenchée quelques jours avant l’ouverture du Salon de l’agriculture. « Nous étions heureux de nous retrouver, entre professionnels, élus et citoyens, avec le sourire et sans masque. Le salon est porteur d’espoir pour les perspectives de nos filières d’élevage et pour le renouvellement des générations. »

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