FCO : Des impacts à plus ou moins long terme sont à prévoir en matière de génétique
Pour Bertrand Bouffartigue, animateur de la section ovine à Races de France, l’enjeu est de recapitaliser les cheptels atteints de FCO de manière optimale et avec la meilleure qualité possible.
![<em class="placeholder">Béliers Noire du Velay</em>](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rpa720_esse_question_rdv_mouton.jpg.webp?itok=7DOPDzex)
« L’impact de la fièvre catarrhale ovine (FCO) a varié selon les territoires mais les effets de l’épidémie dans certaines régions auront des répercussions à court, moyen, voire long terme. Les pertes indirectes n’ont pas été quantifiées dans les élevages de sélection, mais il a été constaté que la maladie a causé des avortements, des baisses de la fertilité ou encore de la prolificité chez les brebis. Quant aux béliers, l’infertilité persistante a retardé les luttes d’automne, entraînant une réduction du nombre d’agneaux attendus pour Pâques.
En Auvergne-Rhône-Alpes, la région la plus touchée en élevage de sélection, un bilan réalisé en octobre 2024 par l’organisme de sélection (OS) Races ovines des massifs a révélé que 80 % des troupeaux de sélection étaient atteints par la FCO, avec 7 500 brebis mortes et 150 béliers morts ou stériles. La perte de 15 % des femelles a réduit le potentiel de production et la pénurie d’animaux pourrait freiner la reconstitution des troupeaux. Un état des lieux national est en cours afin d’évaluer à la fois les besoins en reproducteurs et les capacités à en fournir.
Vigilance accrue sur le suivi génétique
Pour maintenir le même nombre d’animaux, il sera nécessaire d’inclure des animaux d’accouplements génétiquement moins performants, ce qui réduira la qualité moyenne des cheptels. Pour les races allaitantes en stations de contrôles individuelles (STI), le protocole exige que 80 % des béliers proviennent de mères à béliers. Cette exigence pourrait être compromise par la diminution du nombre de reproducteurs de qualité au moins pour la campagne 2025.
Des solutions spécifiques, adaptées aux territoires et aux races, sont nécessaires pour préserver le travail génétique. Des garanties d’achat et de prix des reproducteurs sont aussi essentielles pour soutenir les éleveurs. De manière générale, la vaccination est fortement encouragée, car les territoires ayant l’habitude de vacciner ont connu des impacts moins graves. »