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Filières bovines et ovines
Le pacte sociétal essaime dans la filière viande

La démarche RSE engagée par l’interprofession bétail et viandes a porté ses fruits collectivement, mais aussi suscité de nombreuses initiatives dans les familles professionnelles.

« Une démarche fédératrice dont l’ambition est d’ouvrir des perspectives durables à notre production de viande française. » C’est ainsi que Dominique Langlois, le président d’Interbev, a présenté le « pacte pour un engagement sociétal » des filières bovine et ovine en préambule d’un séminaire en forme de bilan d’étape organisé le 25 janvier par l’association.

Les responsables d’Interbev se sont ainsi succédé pour souligner les progrès réalisés dans les quatre volets de ce projet de RSE labellisé par l’Afnor : l’environnement, le bien-être animal, la rémunération des acteurs de la filière et la nutrition. Caroline Guinot, responsable de la commission enjeux sociétaux, s’est notamment félicitée du déploiement dans la filière du diagnostic environnemental Cap’2ER qui vise à réduire l’impact carbone des élevages, avec près de 4 500 élevages concernés. L’outil sera bientôt déployé dans la production de veau, a-t-elle indiqué.

La filière ovine, pour sa part, vient de lancer son propre programme de réduction des émissions carbone, Life Green Sheep. L’un des enjeux des années à venir pour la production de ruminants sera de capitaliser sur le rôle favorable du pâturage à l’herbe sur le stockage du carbone – et donc sur le climat –, mais aussi sur la qualité des sols, de l’eau ou sur la biodiversité. « Il nous reste à l’intégrer de façon quantitative dans le score environnemental de nos produits qui n’inclut pas aujourd’hui ce critère », a souhaité Caroline Guinot.

Des diagnostics « bien-être » à tous les stades

En matière de bien-être et de protection animale, l’interprofession s’est fixé l’objectif de déployer l’outil d’évaluation du bien-être en élevage, Boviwell dans 100 % des exploitations bovines d’ici 2025, a indiqué Christelle Demont, chargée de mission d’Interbev sur le bien-être animal. Les filières veaux et ovins sont en train de se doter d’outils similaires d’évaluation, a-t-elle également indiqué.

Un diagnostic interprofessionnel de la protection animale en centre de rassemblement de gros bovins est également en train d’être diffusé, avec l’objectif que toutes ces structures aient accompli la démarche d’ici à la fin de l’année. Le diagnostic destiné aux abattoirs, qui prévoit 223 indicateurs, de l’arrivée des animaux à la mise à mort, est également en cours de déploiement. Là encore, l’ambition est que toutes les entreprises aient eu recours à cet audit externe en 2021.

30 % de contrats d’ici à 2023

À propos de la « juste rémunération des acteurs de la filière et l’attractivité des métiers », l’interprofession mise en particulier sur le développement de la contractualisation. L’objectif est d’atteindre 30 % de transactions sous contrat d’ici à 2023 et 100 % de contrats homologués entre éleveurs et intégrateurs dans la filière veau à court terme.

Enfin, concernant la nutrition, les professionnels ont convenu avec leurs parties prenantes de proposer des repères simples et adaptés sur une consommation « raisonnée » de viande. Des travaux sur l’analyse des valeurs nutritionnelles des viandes produites en France ont également été lancés à l’initiative de l’interprofession et ont été confiés à des équipes de l’Inrae, l’Adiv et Idele.

Des initiatives individuelles et collectives

L’engagement des filières bovine et ovine a encouragé les différents acteurs à engager eux-mêmes des démarches de développement durable. La coopérative d’élevage Caveb, dans les Deux-Sèvres et en Vendée (850 adhérents bovins, ovins, caprins) a ainsi témoigné avoir entrepris de faire certifier dès cette année des éleveurs bovins et ovins en HVE3 et engagera à l’automne prochain une démarche RSE. L’entreprise d’intégration de veaux Tendriade a indiqué avoir déjà réalisé deux audits sur la base du diagnostic interprofessionnel sur le bien-être animal et met à disposition des synthèses de l’audit à ses clients. Enfin, Moy Park Beef Orléans a mis en avant son expérience de la contractualisation, sur la base de prix fixes à terme basés sur l’évolution des coûts de production, et déconnecté des marchés. En 2019, 35 700 bovins ont ainsi été réservés dans 1 400 élevages, sur la base d’accords tripartites (Moy Park, abattoirs, OP).

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