Consommation
Le mieux-manger survivra-t-il à la crise ?
La Covid-19 ne semble pas avoir atténué les résolutions des Français de manger des produits sains et respectueux de l’environnement selon des études de Nielsen et Ipsos.
La Covid-19 ne semble pas avoir atténué les résolutions des Français de manger des produits sains et respectueux de l’environnement selon des études de Nielsen et Ipsos.
Si la crise liée à la Covid-19 a beaucoup perturbé la consommation des Français, il y a tout de même des tendances de fond qui persistent. Début 2020, les préoccupations autour de l’environnement étaient assez fortes. Selon une étude de Nielsen réalisée du 6 au 12 janvier 2020 auprès de 1 840 foyers, 27 % des Français disaient vouloir acheter davantage de produits limitant les emballages, 23 % voulaient limiter leurs impacts sur l’environnement, 22 % souhaitaient acheter davantage de produits sains et 21 % davantage de produits durables.
Des résolutions qui n’ont quasiment pas changé avec la crise sanitaire. En effet, avant la pandémie de coronavirus (décembre 2019), 86 % des foyers accordaient de l’importance à la diminution ou la modification des emballages, contre 84 % en mai 2020.
Retour du plastique et repli du vrac
L’épidémie a toutefois favorisé le retour du plastique. Pendant le confinement, la demande d’emballage plastique a augmenté de 20 % à destination de la grande distribution selon l’association professionnelle des fabricants d’emballage plastique. L’idée que les produits sous plastique seraient moins contaminés par le virus expliquerait cette évolution. Autre raison : l’essor du drive qui, pour des questions logistiques, exigeait plus d’emballages pendant la période troublée du deuxième trimestre.
« Beaucoup de produits bruts comme les fruits et légumes emballés sous plastique semblent avoir rassuré les consommateurs sur le côté sanitaire, mais on peut espérer que cela ne soit qu’une parenthèse au sein de cette tendance générale vers moins d’emballages », explique David Lecomte, manager analytique chez Nielsen.
Pendant le confinement, un acheteur sur deux a arrêté de fréquenter le rayon vrac. Or 70 % des acheteurs « vrac » étaient déjà revenus aux achats dès juillet, ce qui confirme que l’abandon du vrac n’était qu’une parenthèse ; les consommateurs étaient surtout freinés par des raisons logistiques.
Le bien-être et l’écologie restent au cœur des préoccupations des Français. Selon l’étude Ipsos, réalisée auprès de 2000 acheteurs de 18 à 65 ans entre le 10 et 18 juin 2020, 82 % d’entre eux déclarent faire attention à manger sainement. Ce chiffre est en progression de 7 points par rapport à 2019. Mais ces produits, dont l’impact est le plus faible sur l’environnement ou qui sont bons pour la santé, sont-ils pour autant facilement accessibles ? Il s’avère que les acheteurs jugent plus facile de trouver ces produits dans les rayons alimentaires (81 % des répondants) qu’en rayons hygiène/beauté (66 %) ou entretien (70 %).
Une question de prix
En revanche, seulement 59 % d’entre eux arrivent à concilier cette aspiration avec leur pouvoir d’achat. Depuis le contexte sanitaire et économique incertain, les Français accordent encore plus d’importance aux prix/promotions et à la composition des produits (origine, ingrédient, label, Nutri-Score). Toujours sous contraintes budgétaires, ils semblent privilégier encore plus les courses alimentaires au détriment d’autres postes de dépenses, comme les produits high-tech, les sorties, le sport ou l’habillement.