Aller au contenu principal

Discours de politique générale de Michel Barnier : cinq points à retenir pour l’agriculture

Biomasse et biocarburants, accès à l’eau, ZAN, LOA, contrats tripartites : retour sur les points du discours de politique générale du Premier ministre qui concernent l’agriculture.

Michel Barnier lors de son discours de politique générale le 1er octobre devant l’Assemblée nationale.
Michel Barnier lors de son discours de politique générale le 1er octobre devant l’Assemblée nationale.
© Assemblée nationale

« Ma feuille de route devra répondre à une double exigence celle de réduire notre dette budgétaire et notre dette écologique » a ainsi débuté Michel Barnier, nouveau Premier ministre, dans son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale ce 1er octobre 2024.

Une double exigence : réduire notre dette budgétaire et notre dette écologique

Evoquant une « dette colossale » de 3228 milliards d’euros, soit plus de 6% du PIB en 2024, le Premier ministre a promis d’alléger « ce fardeau » qui coûte 51 milliards d’euros par an à la France, deuxième poste de l’Etat derrière l’Education nationale. Pour ramener la dette à 5% en 2025, Michel Barnier annonce que les deux tiers des efforts porteront sur la réduction des dépenses. « Réduire les dépenses, c’est renoncer à l’argent magique, à l’illusion du tout gratuit, à la tentation de tout subventionner », a-t-il lâché préfigurant la tonalité du projet de loi de finances 2025.

Relire : Un ex-ministre de l’Agriculture à Matignon : les cinq choses à savoir sur Michel Barnier

  1. Valorisation de la biomasse et des biocarburants pour l’aviation

Pour réduire la dette écologique : Michel Barnier a annoncé sa volonté d’agir sur l’offre énergétique en poursuivant le développement des énergies renouvelables « en valorisant davantage la biomasse pour décarboner efficacement la production de chaleur et de gaz » et « en développant la filière française des biocarburants pour l’aviation ».

Lire aussi : Bioéconomie : la France peut mieux faire pour exploiter durablement sa biomasse

  1. Une grande conférence nationale sur l’eau

Souhaitant reprendre les travaux de planification (dont stratégie française énergie-climat, troisième plan nationale d’adaptation au changement climatique), le Premier ministre a aussi affirmé qu’il souhaitait « consacrer aux enjeux stratégiques liés à l’eau une grande conférence nationale ». « Sécheresses ou inondations, conflit des usages, pollution des nappes phréatiques, envolée des prix : soixante ans après la première grande loi sur l’eau, le moment est venu », a-t-il précisé.

  1. Foncier : vers une évolution de la loi ZAN

L’amélioration du niveau de vie des Français fait partie des cinq chantiers sur lesquels Michel Barnier a mis l’accent. Au sein de ce chantier, le Premier ministre a annoncé « un nouveau contrat social » autour du RSA, une revalorisation du Smic de 2% dès le 1er novembre, ou encore la création d’un livret d’épargne pour l’industrie (« pour mieux mobiliser l’épargne des Français »).

Sur le sujet du logement, « premier poste de dépense des Français », Michel Barnier entend revitaliser la construction. Pour ce faire, « nous devons faire évoluer de manière pragmatique et différenciée la réglementation « zéro artificialisation nette » pour répondre aux besoins essentiels de l’industrie et du logement », avance-t-il.

Lire aussi : ZAN : Laurent Wauquiez annonce le retrait de sa région du zéro artificialisation nette et provoque un tollé

  1. Encourager les contrats tripartites

Souhaitant agir sur le volet alimentation des Français, afin de permettre « une alimentation saine, variée et de qualité, qui doit être à la portée de tous », Michel Barnier a déclaré vouloir poursuivre le soutien à la transition agroécologique des agriculteurs mais aussi leur donner des perspectives à long terme. Et de citer le renforcement de la « transparence sur les marges pratiquées par la grande distribution » et affirmer vouloir « encourager les contrats tripartites entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs ».

 

  1. Reprise du projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole

Michel Barnier a aussi affirmé que le gouvernement reprendrait « sans délai » le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture. Et d’annoncer que le gouvernement veillerait à défendre les agriculteurs à Bruxelles sur la simplification des règles, la négociation budgétaire de la PAC et les accords commerciaux. 

Lire aussi : Annie Genevard : « Je veux mener rapidement à son terme la loi d’orientation agricole »

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité