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Inflation : l’Adepale lance un pacte de 16 propositions pour aider les PME

L’Adepale a proposé 16 pistes pour que les TPE-PME-ETI agroalimentaires puissent retrouver de la compétitivité et retrouvent leurs capacités à investir dans la transition écologique et la modernisation de leurs outils industriels.

Jérôme Foucault, président de l'Adepale
© Adepale

L’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (Adepale) a lancé le 23 février 2022 un pacte de 16 propositions pour venir en aide aux TPE, PME et ETI agroalimentaires qui souffrent de l’inflation généralisée actuelle. Celui-ci est divisé en quatre enjeux :

  • La restauration de la compétitivité des entreprises pour renforcer la souveraineté alimentaire française au cœur de l’Europe (points 1 à 4).
  • L’adaptation des outils de productions aux transitions énergétiques, environnementales et numériques (points 5 à 7).
  • L’attraction et le développement des compétences dans nos territoires (points 8 à 13).
  • L’affirmation des valeurs du modèle alimentaire français (points 14 à 16).

« Cela fait maintenant dix ans que les entreprises perdent de la valeur ajoutée. Nos parts de marché diminuent à l’export et sur le territoire national », avertit Jérôme Foucaud, président de l’Adepale, à l’occasion d’une conférence de presse. L'association a rappelé que les importations augmentaient plus vite que les exportations en France (+3 % par an contre +2 % par an), menant à un déficit commercial qui pourrait atteindre jusqu’à 20 milliards d’euros d’ici à 2030.

  1. Le lancement d’Egalim 3 en allant vers la non-négociabilité de la totalité des coûts de production. « Egalim 2 a apporté beaucoup de choses positives, au niveau de la sanctuarisation de l’amont agricole mais nous apporte finalement beaucoup de déception », souligne Pascal Bredeloux, administrateur de l’Adepale en charge de la communication. L’Adepale souhaite élargir la clause de révision automatique aux autres coûts de production tels que l’énergie, l’emballage et les transports. « Egalim 2 devait faciliter le dialogue entre la distribution et les industries, mais ce n’est pas ce qu’on observe. A une semaine de la fin des négociations, seulement un tiers des contrats sont signées », ajoute-t-il.
  2. Assurer des conditions de concurrence équitable pour tous les maillons de la chaîne alimentaire. La fédération propose un encadrement du regroupement des centrales d’achat dès lors que les parts de marché cumulées de leurs membres risquent de porter atteinte à la libre concurrence et à l’équilibre des relations commerciales.
  3. Mettre un terme à la surtransposition des normes européennes et harmoniser l’application des textes européens dans tous les pays ressortissants de l’UE. « La France a tendance à vouloir être le meilleur élève de l’Europe avec ses lois franco-françaises, au risque de dégrader sa concurrence », précise Pascal Bredeloux.
  4. Réformer le pilotage et la représentation des enjeux et des spécificités des TPE-PME-ETI agroalimentaires qui la composent, en nommant notamment un interlocuteur ministériel unique pour les IAA. L’Adepale souhaite renforcer la présence de ses entreprises au sein des organes de concertation du secteur.
  5. Mobiliser et renforcer les outils de financement nécessaires à la transformation énergétique, écologique et numérique. « A force de rogner sur leurs marges, les entreprises ne sont plus dans la capacité d’investir autant qu’elles l’aimeraient, alors qu’elles sont unanimes sur la nécessité d’accélérer la transition écologique », regrette Jérôme Foucault. « Nous allons réaliser cette transition, mais avec les difficultés actuelles, elle sera plus longue que prévu », ajoute Thierry Goubault, administrateur de l’Adepale. Le changement d’emballage revient à changer toutes les lignes de production des sociétés, une opération onéreuse que peu peuvent réaliser aujourd’hui.
  6. Adapter la trajectoire de réduction de l’empreinte carbone à l'horizon 2030 aux spécificités des TPE-PME-ETI agroalimentaires.
  7. Régionaliser la mise en œuvre du plan France 2030 pour renforcer le rôle d’accompagnement des régions et aider les PME agroalimentaires à se saisir des outils de financement existants. « Il serait appréciable que ce plan ne soit pas piloté uniquement depuis Paris », illustre Jérôme Foucault.
  8. Simplifier les outils existants en matière d’aide à l’embauche. « Les difficultés de recrutement pèsent sur la compétitivité des entreprises agroalimentaires. La diminution du coût du travail est pour nous un enjeu crucial », indique Pascal Bredeloux.
  9. Adapter le système de bonus-malus pour les contrats courts, essentiels du fait de la saisonnalité des récoltes et des consommations. « Avec un système de bonus-malus pour de tels contrats, on marche sur la tête ! Ils sont pourtant essentiels aux ramassages des fruits et légumes », regrette Jérôme Foucault.
  10. Augmenter le nombre de volontariats territoriaux en entreprises pour attirer les profils qualifiés.
  11. Faciliter le recrutement des travailleurs étrangers sur les métiers en tension.
  12. Mener une campagne de communication grand public avec le soutien de l’État pour promouvoir les métiers des filières alimentaires.
  13. Réaffecter une partie de la contribution unique à la formation professionnelle au financement des plans de développement des compétences des entreprises quelles que soient leurs tailles afin d’accompagner l’évolution des compétences liées à la transformation écologique et numérique.
  14. Renforcer l’éducation à l’alimentation et la promotion du modèle alimentaire français basé sur une alimentation diversifiée. « Certains enfants reçoivent encore une éducation alimentaire basée sur des notions des années 70. Ça doit évoluer », pointe du doigt Jérôme Foucault.
  15. Renforcer les liens entre les acteurs de la filière alimentaire et la gastronomie (centres de formation, entreprises, acteurs de la recherche) pour développer des synergies et des coopérations « bien produire et bien manger ».
  16. Mener une campagne de communication grand public pour promouvoir le modèle alimentaire français.

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