Réouverture des négociations commerciales
Impact de la guerre en Ukraine : la distribution sommée d’appliquer Egalim 2
Réunis ce matin par le gouvernement les distributeurs sont appelés à rouvrir les négociations commerciales avec les industries agroalimentaires face à la forte évolution des coûts de production engendrée par la guerre en Ukraine.
Réunis ce matin par le gouvernement les distributeurs sont appelés à rouvrir les négociations commerciales avec les industries agroalimentaires face à la forte évolution des coûts de production engendrée par la guerre en Ukraine.
Le gouvernement a réuni ce vendredi 18 mars au matin tous les acteurs de la chaîne alimentaire (1) pour demander la réouverture des négociations commerciales, comme annoncé mercredi lors de la présentation du plan de résilience face aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Une réunion présidée par Julien Denormandie et Agnès Pannier-Runacher avec pour objectif de la part du gouvernement de mettre la pression pour que les coûts engendrés par la guerre en Ukraine se répercutent en partie sur tous les maillons de la filière agroalimentaire.
Entamée le 24 février, la guerre en Ukraine a déjà des impacts très importants en termes d’approvisionnement (le cabinet du ministère de l’Agriculture cite l’huile de tournesol, le miel ou le poisson) et surtout en termes de prix (+36% pour le blé, +30% pour le maïs, +46% pour le tournesol et +90% pour le gaz, selon les chiffres donnés lors de la réunion). Face à ces conséquences, le gouvernement qui a annoncé des mesures agricoles dans le plan de résilience attend désormais des industriels et des distributeurs « un effort de solidarité indispensable ».
Pas question de Pinailler
Concrètement les deux ministres ont appelé ce matin à la réouverture des négociations commerciales pour revoir le contenu des contrats, dont certains n’ont été conclus qu’il y a deux semaines. Et ce afin de faire jouer les clauses de renégociation étendues à l’énergie, aux transports et aux emballages par Egalim 2 « avec bon sens et pragmatisme sans se cacher derrière le juridique », décrypte le cabinet de Julien Denormandie. « Pas question de pinailler ! ». Les transformateurs sont appelés de leur côté à faire preuve de transparence sur les hausses de coûts. Autre demande du gouvernement : mettre en place un moratoire lié à la guerre en Ukraine sur les pénalités logistiques.
Une réunion de suivi chaque semaine
Afin de maintenir la pression sur les différents acteurs, le gouvernement tiendra chaque jeudi une réunion de suivi pour voir comment les négociations avancent sur les marques nationales et les MDD. Chaque opérateur est appelé à trouver la bonne solution pour gérer la fluctuation des cours sans avoir à renégocier en permanence (clause d’indexation automatique sur l’énergie par exemple, engagements de prix sur plusieurs mois…).
Selon le gouvernement, s’il y a plutôt eu un discours de responsabilité en matière de transparence du côté des industriels, chez les distributeurs « globalement ouverts à renégocier l’entrain à faire passer des hausses est variable ».
Il y aura de l’inflation
Le consommateur, lui, doit s’attendre à des hausses de prix. Le gouvernement ne le cache pas « il y aura de l’inflation ».
Selon le cabinet du ministre de l’Agriculture, une réunion devrait avoir prochainement lieu avec les acteurs de la restauration collective sur le même thème.
(1) Syndicats agricoles, transformateurs (Ania, Ilec, Feef, La Coopération agricole, Culture viande, FIA, Adepale) les enseignes de la distribution + FCA et FCD.