« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »
Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des importations de charcuteries bien plus importante que la croissance à l’export. L’Italie et l’Espagne gagnent du terrain.
Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des importations de charcuteries bien plus importante que la croissance à l’export. L’Italie et l’Espagne gagnent du terrain.
Christiane Lambert, président de la Fédération des entreprises de charcuterie traiteur (Fict) estime que les cessations d’activité dans dix ans devraient engendrer une baisse de « 35 % des volumes » de viande de porc produite en France à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi 26 novembre à Paris. Il est urgent, pour la fédération, de créer de nouveaux élevages de porcs, assouplir la législation, rendre le métier attractif. « Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France », lance Christiane Lambert.
Hausse des importations de charcuterie en France
Dans le même temps, les importations progressent plus vite que les exportations. « Les exportations [de charcuterie] ont progressé de 30 % en 2023, mais les importations ont quadruplé », déplore la présidente de la Fict avant d’ajouter, « la balance commerciale était en déficit de 900 millions d’euros en 2023 ».
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L’Espagne et l’Italie des mastodontes sur le marché de la charcuterie
« Il y a encore quelques années, une référence sur dix en France était importée de nos concurrents européens : l’Italie et l’Espagne, aujourd’hui c’est une référence sur cinq », regrette Christiane Lambert. L’Italie a exporté plus de 2,2 milliards d’euros de produits à base de porc et de volaille en 2023, l’Espagne 1,8 milliard d'euros, la France 1,3 milliard. « L’Espagne et l’Italie ont des coûts de production moins importants qu’en France. Nos problématiques environnementales ne sont pas les mêmes. La directive nitrate n’est appliquée correctement que chez nous », énumère Christiane Lambert.
Vers plus de défaillances d’entreprises de charcuterie en 2024
Ces importants déséquilibres sur le marché du porc français ont conduit à un nombre élevé de défaillances d’entreprise de charcuterie en 2023, 30 % selon un rapport de la Banque de France. Il semblerait que la situation se soit aggravée depuis le 1er janvier 2024 d’après Fabien Castanier, délégué général.