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Porcs et fortes températures ne font pas bon ménage

Que ce soient les truies, les verrats ou les porcs en croissance, les animaux d’élevage subissent les conséquences des fortes chaleurs, surtout si elles se prolongent dans le temps.

porcs en engraissement
Les porcs cherchent la fraîcheur de l’auge, signe d’un stress thermique
© Chambre d'agriculture de Bretagne

Le stress thermique survient lorsque la température ambiante et/ou l’hygrométrie sont trop élevées. Ce stress est dangereux chez les porcs, car ils ne possèdent pas de glandes sudoripares pour les aider à réguler leur chaleur corporelle. 

Lire aussi : Stress thermique : des risques avérés pour la reproduction des truies

De nombreuses études démontrent les altérations de performances pour les reproducteurs : une augmentation sensible des retours en chaleur, l’allongement de l’intervalle sevrage-saillie fécondante (ISSF) et surtout une diminution de la prolificité l’automne suivant, plus ou moins marqué selon les élevages. Pour la truie gestante, les fortes chaleurs occasionnent essentiellement une baisse de l’appétit. Toutefois, si elles ne durent pas trop longtemps, les animaux n’en subissent que peu de conséquences. 

Lire aussi : Un diagnostic pour tester la capacité des bâtiments porcins à passer les coups de chaleur

Attention cependant aux truies les plus fragiles, pour lesquelles les conditions difficiles peuvent augmenter le taux de pertes. Si le stress thermique est important il peut évoluer en coup de chaleur avec pour conséquence une détresse respiratoire, une rigidité musculaire voire des tremblements avec un risque de mort pour l’animal. La perte d’une truie en fin de gestation est estimée à 1 043 € et celle d’un porc charcutier en finition à 172 €.

Baisse de l’appétit des truies

En maternité, les pertes de porcelets peuvent être plus importantes, liées à une baisse de l’appétit de la truie et une diminution de la production laitière. Cette perte d’appétit peut provoquer un amaigrissement de l’animal au sevrage et perturber la venue en chaleur, voire les performances de la portée suivante. Chez le verrat, au-delà de 30 °C, la spermatogenèse est affectée ainsi que la libido. 

Des moyens simples peuvent éviter ces désagréments : avoir de l’eau fraîche en permanence, distribuer de l’aliment frais, effectuer les saillies ou les prélèvements tôt le matin ou tard le soir. Les doses de semences doivent être conservées entre 16 et 18 °C (présence d’un mini-maxi pour contrôler les températures) et à l’abri de la lumière. Pour le porc en croissance, les fortes températures affectent surtout la consommation alimentaire avec pour conséquence une diminution de la croissance.

Jean-Yves Lelièvre, jean-yves.lelievre@bretagne.chambagri.fr

Source : Ifip 2022

À retenir

Quelques signes du stress thermique :

Augmentation de la consommation d’eau
Chute rapide de la consommation d’aliment et diminution des gains de poids
Porcs couchés « de tout leur long »
Humidification des sols par l’eau disponible ou les déjections
Diminution de l’activité : animaux léthargiques
Augmentation de la température corporelle
Respiration haletante
Augmentation du rythme cardiaque

Le réchauffement climatique en marche

 

 
Perspectives de réchauffement climatique en Centre  Bretagne
Perspectives de réchauffement climatique en Centre Bretagne © Agriclim

Les simulations sur le réchauffement climatique consultables sur le site Agriclim de la chambre d’agriculture de Bretagne indiquent que, en centre Bretagne, dans la région de Loudéac, le nombre de jours dépassant 28 °C devrait passer de cinq à vingt par an en moyenne d’ici 2070, et le nombre de nuits caniculaires (température minimale supérieure à 20 °C) d’une à huit par an. Certaines zones de Bretagne seront encore plus impactées comme le bassin rennais qui devrait subir en moyenne 45 jours au-delà de 28 °C et 18 nuits caniculaires par an !

J-Y.L

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