Aller au contenu principal

L’alimentation individuelle de précision enfin accessible aux porcs charcutiers

Asserva a mis au point un alimentateur individuel destiné aux porcs charcutiers. Grâce à une identification par puce RFID et une pesée individuelle, l’aliment distribué correspond précisément aux besoins de l’animal.

Le Selfifeeder GFI mis sur le marché par Asserva à l’occasion du Space 2021 permet d’alimenter individuellement les animaux d’un groupe, avec une ration correspondant précisément à leurs besoins nutritionnels. À partir de deux aliments de base et le poids du porc identifié via une puce RFID, l’ordinateur définit la quantité et la qualité de la ration qu’il peut recevoir sur la journée.

« L’objectif de cet équipement est d’apporter la bonne quantité de nutriment au bon animal et au bon moment », résume Dominique Cantin, le directeur d’Asserva. « Ce concept est une avancée considérable dans la conduite d’élevage : il permet d’adapter précisément les apports alimentaires aux besoins de l’animal, afin d’améliorer les performances techniques : meilleur indice, meilleur GMQ, meilleure homogénéité du lot. En parallèle, les coûts de production sont diminués en limitant le gaspillage de nutriments ».

Jusqu’à 40 porcs charcutiers par station

Cette station d’alimentation a été conçue pour alimenter jusqu’à 40 porcs charcutiers. « Nous avons développé et breveté un algorithme qui permet d’étaler l’accès à l’alimentation de chaque animal sur l’ensemble de la journée », explique Dominique Cantin. C’est ce qui fait la différence avec les alimentateurs individuels déjà existants, conçus pour alimenter 15 animaux maximum et utilisées essentiellement par les sélectionneurs et les stations de sélection. Son coût est de 4 700 euros HT. « Le gain de place permis par un alimentateur par rapport à une alimentation soupe permet d’économiser près de la moitié de ce montant », calcule Dominique Cantin. « Le surcoût restant est rapidement remboursé par l’amélioration des performances ».

Des croissances à plus de 1 000 grammes par jour

Les premiers Selfifeeder GFI ont été installés il y a un an chez Frédéric Baudet, éleveur à Maroué dans les Côtes d’Armor. Dans une salle d’engraissement, il a aménagé deux cases de 40 places équipées chacune d’un alimentateur connecté. L’éleveur confirme tout leur potentiel, tant en termes de conduite d’élevage que de performances. « Je constate régulièrement des croissances à plus de 1 000 grammes par jour, jusqu’à 1 300 grammes pour certains porcs », souligne-t-il. « Ensuite, une distribution individuelle permet un vrai rationnement, contrairement à la soupe ou aux nourrisseurs où les dominants consomment une part de l’aliment attribué aux autres animaux de la case. L’indice de consommation est donc amélioré, de même que le TMP à l’abattoir ».

Sur les deux premiers lots étant alimentés au Selfifeeder GFI, il estime le gain de plus-value entre 1.5 et 2 c€/kg par rapport à l’alimentation multiphase à sec qui équipe le reste de son bâtiment. " Les lots sont également plus homogènes, grâce notamment au marquage des animaux selon un poids que je peux paramétrer à l’ordinateur", conclut-il.

 

Un algorithme pour alimenter 40 porcs avec une seule station

L’algorithme de gestion de la distribution de l’aliment, breveté par Asserva, est la clé du bon fonctionnement du Selfifeeder GFI. « Il permet d’étaler les repas de chaque animal sur 24 heures, et d’éviter la présence dans la station de porcs qui ne consomment pas », affirme Dominique Cantin.

Chaque jour l’ordinateur attribue à chaque animal une quantité d’aliment définie par la courbe d’alimentation (par exemple, 2,5 kg). Cette quantité lui est affectée progressivement sur cette période de 24 heures, à raison d’une dose identique chaque minute (exemple : 2,5 kg/1 440 minutes composant la journée = 1,73 gramme par minute).

Pour éviter que l’animal reste en permanence dans la station, il ne peut accéder à l’aliment que s’il dispose sur son « compte » d’une quantité minimale définie par l’éleveur (500 grammes par exemple). « À partir de 15 jours - 3 semaines, les cochons sont cyclés », constate Dominique Cantin. " Chaque jour, ils savent à quelle heure ils peuvent accéder à l’aliment. Ils viennent manger chacun leur tour, ce qui évite la concurrence et les bagarres pour accéder à l’alimentateur ".

 

 

 

 

Avis

Dominique Cantin, directeur d’Asserva

 « La connexion des élevages, un enjeu de filière »

" Outre les avantages que nous sommes en train de mettre en évidence à l’échelle de l’élevage, l’alimentation individuelle et la connexion de l’animal via sa puce RFID vont profondément modifier la gestion de l’élevage et des filières. Cet équipement ouvre la possibilité de gérer les animaux en fonction de la demande des marchés, en agissant sur des critères tels que la vitesse de croissance ou la qualité des carcasses.

La centralisation des données individuelles permettra aussi aux structures d’accompagnement de réaliser des métas analyses techniques en temps réel afin d’améliorer la compréhension des mécanismes agissant sur les performances et d’apporter aux éleveurs des conseils adaptés. 

Enfin, en association avec l’identification individuelle des truies, il sera possible de faire un lien entre les porcs charcutiers et leur mère, afin d’analyser les performances des animaux selon leurs lignées et de sélectionner les reproducteurs les plus performants. Nous avons mis 30 ans pour automatiser les élevages. Les 20 prochaines années seront consacrées à leur connexion".

 

Repères

Les puces RFID utilisées actuellement pour identifier les porcs utilisent des ondes électriques à basse fréquence (LF). Leur plage de lecture est courte (30 à 40 cm maximum), et elles sont peu sensibles aux interférences radio. Leur inconvénient est leur coût élevé (entre 3 et 5 euros).
 
 
Il existe aussi des puces UHF (ultra-haute fréquence) qui ont l’avantage d’être moins onéreuses (moins de 1 euro). Cependant, leur plage de lecture peut aller jusqu’à 12 mètres et ils sont plus sensibles aux interférences, ce qui rend leur utilisation en élevage difficile.
De nombreuses entreprises dont Asserva travaillent pour limiter ces inconvénients, afin de baisser le coût de l’identification individuelle en élevage.

Les plus lus

<em class="placeholder">Séverine et Benoît Le Page, accompagnés à gauche de Rémi Berthevas, Porélia  : « Le bâtiment doit se payer tout seul grâce à l’amélioration de l’indice de ...</em>
« Nous maîtrisons notre revenu en étant plus autonomes sur notre élevage de porcs»

L’élevage de 165 truies de Benoît et Séverine Le Page a connu une croissance continue de ses performances techniques et…

<em class="placeholder">Sébastien, chef d’élevage, à gauche, Léa, Marius, Clément et au fond Laurent Abiven, de Porc Armor Évolution</em>
« La maîtrise du coût de revient par porcelet est le fruit d’un travail en équipe »

Situé à Saint Michel de la Roé en Mayenne, le naissage associatif de la Lande de 950 truies est détenu par six éleveurs…

<em class="placeholder">Un bon alignement entre l&#039;horloge biologique des porcs charcutiers et les prises alimentaires améliorent les performances.</em>
Deux repas quotidiens espacés de huit heures favorisent les performances des porcs en engraissement

Une étude réalisée par la firme service ADM démontre que le nombre de repas et leur fréquence quotidienne doivent être…

<em class="placeholder">La méthanisation passive est une solution rentable pour couvrir sa fosse à lisier, à condition de tenir compte de certaines contraintes techniques et économiques</em>
La méthanisation passive du lisier de porc, une solution rentable

D’après les suivis réalisés par la Chambre d’agriculture de Bretagne, la méthanisation passive du lisier de porc peut…

<em class="placeholder">Eleveur donnant les instructions à son salarié. Agriculteur employeur. Transmission des consignes. Discussion. Explication des tâches à accomplir. Emploi en élevage ...</em>
L’intéressement, un outil intéressant pour motiver les salariés en élevage de porc

L’intéressement est une forme d’épargne salariale qui permet de verser aux salariés une prime proportionnelle aux performances…

<em class="placeholder">Les manquements aux règles sanitaires concernent parfois les mouvements dans l’élevage, avec notamment  le passage d’un bâtiment à l’autre sans changement de ...</em>
« Beaucoup d’efforts restent à faire sur l’observance des mesures de biosécurité en élevage de porcs »

Les audits réalisés depuis 2020 en élevage montrent un niveau de biosécurité général insuffisant. Des mesures simples à mettre…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)