Deux repas quotidiens espacés de huit heures favorisent les performances des porcs en engraissement
Une étude réalisée par la firme service ADM démontre que le nombre de repas et leur fréquence quotidienne doivent être considérés simultanément pour définir une stratégie d’alimentation optimale.
Une étude réalisée par la firme service ADM démontre que le nombre de repas et leur fréquence quotidienne doivent être considérés simultanément pour définir une stratégie d’alimentation optimale.

Dans une étude analysant les effets du nombre de repas et les programmes horaires de distribution réalisée par l'entreprise d'alimentation ADM, les meilleures performances de croissance et d’indice de consommation en engraissement ont été obtenues avec une distribution de deux repas quotidiens à 8 heures 30 et 16 heures 30.
Les écarts de performances avec les autres modalités (trois repas et intervalles entre les repas plus longs) étaient importants. Ils ont atteint jusqu’à 106 grammes de GMQ et 0,26 point d’indice sur l’ensemble de l’engraissement !
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Cet essai démontre que l’interaction entre le nombre de repas et le programme horaire de distribution sur les paramètres de poids vif, de croissance et d’indice de consommation est significative durant toute la durée de l’engraissement. « Ainsi, ces deux critères doivent être considérés simultanément pour définir une stratégie d’alimentation permettant de maximiser le GMQ et de minimiser l’indice », soulignait Emmanuel Janvier d’ADM, aux dernières journées de la recherche porcine. L’augmentation du nombre de repas dans la journée peut améliorer la croissance des animaux et la digestibilité des nutriments, sans doute grâce à l’augmentation de la production d’enzymes digestives. Cependant, elle s’accompagne aussi d’un accroissement de l’activité physique à chaque distribution et donc des besoins énergétiques associés. De mauvaises conditions d’élevage (densité importante, faible longueur d’auge par animal) accentuent cet effet.
Respecter le comportement naturel du porc
Le programme quotidien de distribution de l’aliment peut, lui aussi, agir sur les performances. Chez le porc, la perturbation des rythmes circadiens affecte le métabolisme énergétique, les animaux à rythme perturbé ayant notamment une rétention accrue d’énergie sous forme de gras. Le rythme alimentaire naturel du porc est caractérisé par deux pics d’ingestion à 8 heures et 17 heures, avec donc moins d’ingestion à la mi-journée. Ceci pourrait expliquer la moindre valorisation par les porcs des nutriments du repas ajouté à midi. Un effet négatif sur la croissance du passage de deux à trois repas quotidiens pourrait aussi s’expliquer par un intervalle de temps passant dans cet essai de 8 heures entre les deux repas dans le premier cas à 3 heures 30 puis 4 heures 30 entre les trois repas successifs dans le second. Un délai trop court entre deux repas ne permet pas une digestion optimale à cause d’un temps de contact avec les enzymes digestives plus court et un transit accéléré par l’arrivée du repas suivant. À l’inverse, un intervalle de temps trop long entre deux repas induit une hypoglycémie et un état catabolique sur la période de jeûne diurne, entraînant de plus faibles performances de croissance.
Repères
Le nombre de repas et les programmes horaires de distribution semblent influencer la digestion, le comportement et les performances des animaux, notamment en cas de mauvais alignement entre l’horloge biologique et les prises alimentaires. Par ailleurs, chez l’homme la santé dépend tout autant de l’heure et de l’intervalle entre les repas que de la quantité et de la qualité des aliments consommés. Les auteurs de cette étude formulent donc l’hypothèse d’un effet similaire chez le porc.