« Concurrence déloyale des abattoirs communautaires », Quintin Viandes ferme
L’abattoir qui traite des bovins, porcs, ovins et caprins dans les Côtes d’Armor va fermer ses portes, une décision soudaine.
L’abattoir qui traite des bovins, porcs, ovins et caprins dans les Côtes d’Armor va fermer ses portes, une décision soudaine.
L’abattoir Quintin Viandes, situé à Quintin dans les Côtes-d’Armor vient d’annoncer, par communiqué, fermer ses portes ce vendredi 28 juin. L’abattoir centenaire prend cette décision soudaine dans un contexte difficile.
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Fortes hausses des coûts pour les abattoirs
Le communiqué fait état de la hausse des charges, des difficultés de recrutement et de la surenchère administrative, « Face aux augmentations drastiques des coûts énergétiques, de traitement des eaux et des charges de personnel, il est impossible de répercuter ces hausses sur les prix de vente tout en restant compétitifs sur le marché » peut-on lire dans le communiqué qui évoque la « concurrence déloyale des abattoirs communautaires ».
« Les abattoirs communautaires (...) ont créé une compétition inégale »
Il précise « les abattoirs communautaires, bénéficiant d’aides financières, ont créé une compétition inégale, attirant nos clients et nos salariés avec des offres que nous ne pouvions égaler ».
Sur ce point, le président de Culture Viande, Yves Fantou, avait alerté en février dernier, « Il n’est pas acceptable que dans un même secteur d’activités cohabitent des outils et des installations qui ne supportent pas les mêmes couts réels de construction ou de fonctionnement. L’activité d’abattage est une activité économique qui doit trouver son équilibre sur un marché concurrentiel ».
Le résultat net de l’abattoir Quintin Viandes s’est très rapidement dégradé en 2023, passant 47 100 euros à -79 100 euros en un an. L’entreprise s’était endettée en 2021 pour investir dans un nouvel atelier de découpe.
L’atelier de découpe et la boutique ferment aussi
L’atelier de découpe et la boutique de Saint-Brandan, qui commercialise les viandes à marque « les viandes d’Henri » ainsi que les charcuteries préparées sur place, vont aussi fermer le 13 juillet. Pascale et Henri Thébault avaient repris l’entreprise en 2001 et employaient 35 salariés.
Les élus de Quintin déplorent des dégâts sur la filière locale
« Nous déplorons les raisons qui ont conduit à cette décision des dirigeants devenue inéluctable, dénonçant l’excès permanent de certaines administrations ainsi qu’une concurrence déloyale produite par des outils gérés par des collectivités », écrivent dans un communiqué publié mardi soir les élus de Quintin. Cette surenchère administrative, qualifiée de «harcèlement» dans le communiqué de Quintin Viandes, «a eu un impact négatif sur la santé et la motivation de notre personnel».
« Nous déplorons (...) l’excès permanent de certaines administrations »
Les élus continuent « Nous rappelons que cet outil privé est un outil au service des acteurs locaux que ce soit les collectivités, les producteurs mais également les associations. Avec cette fermeture, c’est toute la filière locale qui est mise à mal. »