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L’Agneau de l’Aube, une marque départementale

Face à un contexte difficile du marché de la viande, un groupe d’éleveurs ovins de l’Aube s’est formé il y a une trentaine d’années pour commercialiser eux-mêmes leurs agneaux.

« De février à septembre, on met en valeur et on commercialise nos agneaux », explique Victor Maman, qui gère en partie la marque Agneau de l’Aube. L’éleveur de 37 ans, récemment installé sur l’exploitation familiale, fait désormais partie de ce petit groupe d’une douzaine d’éleveurs qui a repris en main la vente de leurs agneaux.

« L’idée a germé il y a une trentaine d’années, alors que le marché de la viande se trouvait en très mauvaise posture, entre vache folle et autre crise sanitaire, se rappelle Jean-Roch Lemoine, président de l’association. Nous nous sommes mis en tête de faire la promotion de nos élevages ovins directement auprès des vendeurs. » Les éleveurs gèrent eux-mêmes les prises de commandes et le démarchage aux vendeurs. « C’est une démarche collective, et sans cette dimension, ça ne pourrait pas fonctionner », appuie Victor.

Les éleveurs déposent la marque Agneau de l’Aube à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) et se mettent en recherche de clients.

Un cahier des charges semblable à du Label rouge

« Notre cahier des charges est simple, il est comparable à celui du Label rouge Agneau de l’Adret, mais nous ne délivrons pas de certification aux éleveurs du groupe. Les agneaux doivent être nés et élevés dans le département, ils sont abattus entre quatre-vingt dix jours et six mois maximums, avec un poids carcasse compris entre 16 et 21 kg », précise Victor Maman. Les rations des agneaux excluent les OGM et les principes du bien-être animal doivent impérativement être respectés.

L’association travaille avec Sicarev. La coopérative, bien implantée localement, effectue le ramassage des agneaux dans les élevages, leur abattage à Migennes (Yonne) et la distribution des agneaux entiers dans les magasins.

Des prix fixés par les éleveurs

« Ce sont les éleveurs qui fixent les prix en début d’année. Nous prenons en compte les prestations de la Sicarev, nos coûts de publicité, etc. Nous essayons de fixer un prix moyen indexé sur le cours de l’agneau, en restant inférieur au Label rouge », explique Jean-Roch Lemoine. Les clients sont principalement des bouchers traditionnels et des enseignes de grande distribution. « Un de nos clients est un boucher halal qui prend 40 % de nos volumes », apprécie le président de l’association. En tout, la marque est présente dans 17 points de vente répartis dans l’Aube. « Nous mettons un point d’honneur à avoir une traçabilité impeccable », rappelle Jean-Roch Lemoine.

En tout, ce sont 1 100 agneaux qui ont été vendus en 2023 par les 12 membres de l’Agneau de l’Aube. Pour Victor, cela ne représente qu’une trentaine d’agneaux, mais il tient à cette dynamique qui offre une vitrine de l’élevage ovin départemental.

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