J’ai affiné mon projet d’installation pendant mon CS ovin
En reconversion professionnelle, Lætitia, 36 ans, s’est installée dans le département du Loiret. Avec sa troupe de brebis Solognote, elle pâture les bords de Loire, en conciliant vie privée et vie professionnelle.
En reconversion professionnelle, Lætitia, 36 ans, s’est installée dans le département du Loiret. Avec sa troupe de brebis Solognote, elle pâture les bords de Loire, en conciliant vie privée et vie professionnelle.
![Laetitia s'est installée dans le Loiret après avoir effectué une reconversion professionnelle et un CS Ovin.](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPA691_TECH_JEUNEINSTALL_RDV_1.jpg.webp?itok=6e3HsPWC)
![J’ai affiné mon projet d’installation pendant mon CS ovin](https://medias.reussir.fr/patre/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RPA691_TECH_JEUNEINSTALL_RDV_2.jpg.webp?itok=QZEW8kNR)
J’ai évolué plusieurs années dans l’agroalimentaire : je travaillais sur une ligne de production de canettes, avec des horaires en 3x8. Les conditions de travail ne me convenaient plus car je ne pouvais pas les adapter à ma vie de famille. De plus, je ne trouvais plus, au fil du temps, de sens à mon travail.
Du jour au lendemain, je me suis retrouvée sans nounou, cela a été le déclic pour commencer une nouvelle vie. J’ai toujours eu en tête que le milieu agricole était un monde fermé et que je ne pourrai jamais m’installer en étant « hors cadre familial ». Pourtant, après avoir passé quelques semaines en estive avec mon oncle, berger, je me suis lancée dans un BPREA. J’ai fait tous mes stages dans le milieu ovin et j’ai été conquise par ces animaux.
À l’issue du BPREA, je ne me sentais pas armée pour me lancer. J’ai alors passé une année à faire le tour des exploitations de ma région, à me faire des contacts, à échanger, à donner des coups de main. Cela a été le début de la construction de mon réseau, mais aussi le début de mon parcours à l’installation.
En réfléchissant à mon projet, à son chiffrage et à sa mise en œuvre, j’ai compris qu’il me manquait surtout les compétences techniques. C’est donc le CS ovin qui s’est imposé naturellement.
J’ai eu la chance de trouver un maître de stage qui avait un système très proche de ce que je voulais faire, et qui m’a permis de développer encore plus mon réseau. J’ai aussi pu analyser concrètement ce qui était transposable pour mon projet et ce qui ne l’était pas. Mes finalités étaient alors claires et les choix se sont imposés au fil des mois : je souhaitais une installation avec peu d’investissements, tout en restant dans une logique de valorisation locale. Pour un système plein air intégral, la race rustique locale, la Solognote, était une évidence. Cette race me convient parfaitement, du fait aussi de son gabarit. J’ai la possibilité de valoriser la laine via l’association Au fil des Toisons et la mise en place de l’IGP Agneau de Sologne sera très intéressante pour la valorisation des agneaux. Pour le moment, j’ai démarché des bouchers qui sont prêts à me faire confiance, ainsi que des restaurateurs.
Aujourd’hui, je développe des partenariats de pâturage avec des céréaliers, des structures privées (golfs, centres équestres, propriétés privées…) et j’investis dans du matériel en commun avec d’autres éleveurs, avec lesquels l'entraide prédomine.
Je travaille en étroite collaboration avec mon principal partenaire, le Conservatoire des espaces naturels. Au travers d’une convention de mise à disposition, j’ai accès à 23 hectares de surfaces en bord de Loire, que je me suis engagée à faire pâturer à 80 % chaque année. Ils ont aussi participé au financement de mon projet (filets, pompes à eau…) Pour le moment, je tâtonne un peu, mais ils sont conciliants, ils ont conscience qu’il faut que les choses se calent. Ils m’ont laissé le temps de me former car ils avaient bien conscience que cela était nécessaire pour que mon installation soit pérenne.
J’ai actuellement 150 brebis inscrites, avec l’objectif de monter à 300 en auto renouvellement. Je suis employée à mi-temps dans un restaurant et j’ai la chance d’avoir un patron qui me soutient et comprend que j’aie parfois besoin de gérer un imprévu lié à mon troupeau !
Je me rends compte que ce que j’avais prévu jusque-là correspond plutôt bien à la réalité. Cependant, je pensais que les hectares du conservatoire seraient plus faciles à exploiter. Heureusement, j’ai des zones tampon. Il me faut être très réactive et avoir toujours des surfaces d’avance. Je dois encore en trouver. C’est ce qui me fait peur aujourd’hui, mais qui me stimule aussi… Un jour après l’autre !"