Des revenus en élevage ovin qui ne couvrent pas l’inflation
L’année 2022 a été marquée par la hausse des prix des matières premières, due en majeure partie à la guerre Russie – Ukraine. Bien que les prix de l’agneau et du lait aient augmenté, ils sont encore loin de couvrir les charges des producteurs.
L’année 2022 a été marquée par la hausse des prix des matières premières, due en majeure partie à la guerre Russie – Ukraine. Bien que les prix de l’agneau et du lait aient augmenté, ils sont encore loin de couvrir les charges des producteurs.
Dans son dossier annuel ovin « Année 2022 – Perspectives 2023 », l’Institut de l’Élevage revient sur l’année dernière, marquée par d’alarmantes hausses de prix des matières premières. Les engrais coûtent 72 % plus chers, les carburants sont à +58 % sur l’année civile et l’alimentation animale n’est pas en reste avec une hausse de 24 % en ovin viande et 25 % en ovin lait. L’Ipampa a donc grimpé de 18,5 % en élevage allaitant et de 17,7 % sur la campagne laitière allant d’octobre 2021 à septembre 2022.
Vigilance sur la météo 2023
À ces difficultés économiques de marché s’est ajoutée la sécheresse de l’été 2022, qui a amputé une partie non négligeable du stock fourrager des exploitations. Si dans le sud de la France, la soudure estivale a pu se faire grâce aux reports de stock de l’an passé, la situation en ce début de printemps est désormais tendue pour tout le monde. Les yeux sont rivés sur les conditions météorologiques de 2023.
Côté revenus, l’année 2022 n’a pas été pingre sur la cotation de l’agneau, qui était encore en hausse de 8,3 % par rapport à 2021. Le lait augmente également dans une moindre mesure, de près de 4 % en Nouvelle-Aquitaine et seulement de 2 % en Occitanie. Ces augmentations de prix de vente, mises en perspectives de la hausse des coûts de matières premières, ne sont pas suffisantes pour couvrir les charges des exploitations et fournir un revenu satisfaisant pour les éleveurs.
Un revenu divisé par deux en allaitant
L’institut de l’Élevage annonce donc des revenus quasiment divisés par deux pour les systèmes allaitants herbagers, passant d’un peu moins de 20 000 euros/UMO exploitant en 2021 à 10 500 euros/Umo exploitant. Les systèmes pastoraux et fourragers voient également leurs revenus fondre en proportion, mais ils parviennent tout de même à se maintenir en moyenne au-dessus de 25 000 euros/UMO exploitant. Dans les systèmes laitiers d’Occitanie, on note une baisse importante pour les revenus des exploitations au nord de la région, pour arriver autour de 16 200 euros/UMO exploitant, soit 27 % en moins par rapport à 2021. Dans le Pays basque et le Béarn, le revenu a également chuté de 27 % et se situe en moyenne à 12 700 euros/UMO exploitant. Les estimations de revenus sont calculées à partir de 217 exploitations ovines allaitantes et de 48 exploitations laitières afin d’avoir un panel représentatif de la diversité de l’élevage ovin français.
Une baisse de la consommation de produits ovins
La fédération nationale ovine (FNO), dans son communiqué du 18 avril, alerte « l’ensemble des élus et décideurs politiques sur la situation qui pourrait ne pas s’améliorer en 2023 avec la sécheresse 2022 qui a affecté les stocks de fourrages dans de nombreuses régions et une situation économique morose qui pourrait impacter la consommation de viande d’agneau et de produits à base de lait de brebis. Malgré la dynamique de renouvellement (des actifs de la production ovine, ndlr) qui est constatée depuis plusieurs années grâce aux efforts de toute une filière et à l’adaptation des pratiques des éleveurs, un soutien couplé et fort dans le cadre de la PAC reste indispensable pour assurer la pérennité de cette production aux aménités pour l’environnement et la biodiversité avérées. »