Volaille bio : une harmonisation toute relative
En place depuis plus d’un an, le nouveau règlement européen bouscule le consensus. Le principal défi reste l’obligation de passer à une alimentation 100 % bio en 2012.
L’objectif d’harmoniser les différentes pratiques de production de volailles de chair biologiques à travers les pays européens n’a que partiellement abouti. Telle est la conclusion de l’Itavi (institut technique de l’aviculture) à l’issue d’un état des lieux observé dans huit pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Italie, Pays-Bas, Pologne et Royaume-Uni). Le principal défi reste l’obligation de passer à une alimentation 100 % bio en 2012. Aujourd’hui, tous les professionnels européens espèrent le maintien de la dérogation actuelle de 95 % d’ingrédients d’origine bio. Comment remplacer le soja ? On en cultive peu en France. L’utilisation de farine de poisson, comme au Danemark, en Pologne ou encore au Royaume-Uni, n’est guère d’actualité. Des recherches sur la féverole, une graine protéagineuse, sont engagées en Allemagne ; d’autres sont conduites sur le soja et le sésame en Hollande. Certains producteurs anglais souhaiteraient que les acides aminés soufrés (AAS) soit autorisés.
Dans le nouveau règlement, l’abattage des souches à croissance lente peut s’effectuer désormais à 70 jours. C’est le cas en Allemagne sous cahier des charges privé. Jusqu’à présent, un consensus prévaut en France pour maintenir le statu quo d’abattage du poulet bio « fermier » à 81 jours. Mais quid des poulets de chair importés ? Au Danemark et en Allemagne, la date d’abattage est de l’ordre de 65 jours.
Application différente selon les pays
Enfin, le lien au sol évoqué dans le cadre de l’origine des aliments, qui doit être principalement la région pour les fabricants d’aliments, n’a pas forcément la même signification dans tous les pays. Si la France raisonne en termes de région administrative, il n’en est pas de même pour les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou la Belgique. Ces trois pays, du fait de leurs faibles surfaces céréalières, considèrent l’Union européenne comme la région elle-même. La filière œufs n’échappe pas elle non plus au changement. Le nouveau règlement français concernant la production de poulettes est attendu avant le 15 juillet.