Veau : marché plus difficile pour les intégrateurs
Les prix du petit veau étaient déjà très fermes depuis quelques semaines. Ces derniers jours, le marché a continué de s'emballer.
Les disponibilités en veaux frisons, normands ou montbéliards sont très limitées et n'arrivent pas à couvrir les besoins des acheteurs qui ont débuté leurs mises en place pour la rentrée de septembre. De ce fait, les intégrateurs se rabattent déjà sur les veaux croisés dont les tarifs ont connu une véritable "toilette de printemps" jeudi à Château-Gontier. Seuls les prix très bons veaux stagnent, car leurs sorties sont encore programmées pour le milieu de l'été.
Selon les relevés de l'Ofival, dès la semaine précédant Pâques le prix moyen d'un veau mâle frison "lourd" était de 290 euros, soit 55 euros de hausse en cinq semaines seulement.
Le petit veau, de plus en plus cher...
À titre de comparaison, alors que les intégrateurs regrettaient déjà la cherté des veaux l'année dernière, le prix moyen était de 240 euros par animal à la même période. Pour information, il était de 233 euro/tête en 1999, toujours pour la semaine 12.
Généralement, les prix progressent jusqu'à la mi-juin, avec la fin des mises en place pour le mois de décembre. L'an passé, ils avaient ainsi atteint jusqu'à 310 euros (290 euros et 270 euros respectivement pour 2003 et 2002). Cette année, il est fort probable que ce plafond soit rapidement dépassé ! Cependant, il est certain que les intégrateurs opposeront autant de résistance que possible à ce mouvement. En effet, le Prix Moyen Pondéré du veau de boucherie est aujourd'hui de 504,60 euro/100kg, soit près de 80 euros de moins que l'année dernière à la même époque… Après deux très bonnes années, les intégrateurs commencent à avoir du mal à retrouver un bon retour sur investissement…
Avec la fin des mises aux normes le 1er janvier 2004, les opérateurs s'attendaient à trouver un marché perturbé en veaux de boucherie au 1er semestre, pour retrouver les niveaux de production de 2003 en janvier de cette année.
En réalité, les sorties du mois de janvier étaient en recul de 1,6 % (en nombre de têtes)…
Marché lourd en veaux de boucherie
Selon l'Ofival, soit les indicateurs n'étaient pas bons, soit les animaux ne sont pas sortis comme prévu, les intégrateurs les ayant gardé plus longtemps car le marché n'était pas favorable. Cette dernière solution est la plus probable, avec la constatation de la hausse du poids de carcasse : +5 kg par tête. Aujourd'hui, le marché français reste lourd, puisque les abattages du début d'année sont encore décalés…
Cependant, la production totale de l'UE à 15 en 2005 devrait être équivalente à celle de 2004, les hausses françaises et néerlandaises étant contrebalancées par la baisse en Italie et en Allemagne, pays qui ont mis en œuvre le découplage depuis le début de l'année. Et dans l'UE à 25, les sorties devraient connaîtrent un recul sensible avec la poursuite du déclin du cheptel laitier polonais.
Autre perspective plus favorable : la consommation qui affiche une progression de 3,6 % en volume sur les deux premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2004, selon les relevés de Sécodip. Le prix moyen d’achat a quant à lui augmenté de 13,26 %...