Une rafale de prévisions
Période du 28 mars au 3 avril. Les marchés céréaliers ont fait montre d’une grande volatilité depuis la semaine dernière, hausses et baisses se succédant d’un jour à l’autre. Le dernier grand mouvement de prix est dû à la publication des rapports du département américain de l’Agriculture (USDA) du 30 mars, qui se sont révélés profondément haussiers, notamment en raison des estimations en baisse des stocks américains de blé et de maïs, celui de maïs étant annoncé à 152,6 millions de tonnes (Mt), 8 % de moins que l’an dernier, et celui de blé passant de 38,8 Mt à 37,2 Mt. Le stock de soja se singularise par son augmentation (lire page voisine). En revanche, les prévisions de semis sont revues en hausse de 3 % pour le blé à 22,6 millions d’hectares (Mha) en 2011 et surtout pour le maïs qui progresse de 4 % en approchant le record de… 1937, avec 38,8 Mha. La progression des surfaces ne compense pas la baisse des stocks dans la formation des cours.
Les dégâts du gel profiteraient au maïs
Prévisions et estimations arrivent en rafale. Après l’USDA, et avant le CIC, ce sont le Copa-Cogeca (coopératives) et le Coceral (négoce) qui avaient publié leurs chiffres, faisant apparaître une hausse de la sole céréalière dans l’Union européenne à 27 : 56,57 Mha contre 55,45 en 2011, tandis que la production régresserait légèrement avec 280,8 Mt contre 283,3 en 2011. La surface consacrée au blé tendre resterait proche des 23 Mha, mais la production reculerait de près de 3 Mt à 126,7 Mt ; les surfaces françaises de blé sont estimées à 4,8 Mha contre 5 Mha, et la production se maintiendrait à 34 Mt grâce à un rendement de 70,9 qx/ha contre 67,8 en 2011. Les surfaces consacrées au maïs dans l’UE à 27 progresseraient de 8,8 à 9,1 Mh, mais les rendements sont revus en baisse à 68,1 qx/ha contre 72,9 en 2011, d’où une récolte en net repli à 62,1 Mt contre 64,7. La production française baisserait de quelque 320 000 t à 22,4 t.
L’AGPM note que les semis en France (80 % réalisés en Poitou-Charentes) se déroulent dans des conditions climatiques favorables, même si la sécheresse actuelle ralentit l’avancée des travaux ; mais les pluies sont attendues. Les dégâts du gel sur les céréales d’hiver devraient profiter au maïs et augmenter sensiblement les chiffres ci-dessus.
Le Conseil international des céréales (CIC), dont nous analyserons plus finement dans notre prochaine chronique le rapport paru le 2 avril, procède aux premières projections chiffrées pour la campagne 2012-2013. La production mondiale de blé y est estimée à 681 Mt contre 696 cette campagne et le stock régresserait de 2 Mt à 208 Mt. La production de maïs atteindrait un niveau exceptionnel de 900 Mt, contre 864 Mt cette campagne et, pour la première fois depuis longtemps, dépasserait une consommation prévue à 893 Mt (871 Mt cette campagne), permettant une amélioration du stock final à 129 Mt contre 122, cette année.