Une moindre « financiarisation » des marchés à terme
Période du 12 au 18 mars. Le référendum sur l'indépendance de la Crimée, et son retour dans le giron russe, n'a surpris personne et les marchés l'avaient anticipé. Il a cependant largement entretenu la volatilité des prix durant toute la semaine dernière et créé, malgré des écarts de prix fréquents, une spéculation globalement haussière. Ce premier épisode de la crise ukrainienne réglé, la situation dans la région reste tendue et les marchés, inquiets et instables. Les prix, depuis la fin de semaine dernière, ont cependant abandonné une part de leur aspect spéculatif, engageant une baisse plus compatible avec la réalité commerciale. Sur le marché physique la hausse des prix d'Euronext avait déjà été partiellement compensée par la baisse des primes, les cours se maintenant néanmoins, au-dessus des 200 euros (202 euros, le 18 mars) pour le blé standard, rendu Rouen, un niveau qu'ils n'avaient pas connu depuis janvier. À ces prix et avec un euro à 1,392 dollar, la Russie qui accélère ses chargements de blé et l'Ukraine ses expéditions de maïs, le prochain appel d'offres égyptien constituera, sur ce point, un bon test.
Situation des cultures encourageante en FranceLa Russie vient de revoir en hausse, sa production de céréales 2013, la portant à 92,4 millions de tonnes (Mt), contre 91,3 pour la précédente estimation et 71 Mt en 2012. La fermeté des prix des céréales continue d'être alimentée par les inquiétudes climatiques, avec la menace d'apparition du phénomène El Niño en ce qui concerne l'hémisphère Sud. En Europe de l'Ouest, particulièrement en France, la situation des cultures est encourageante. Le « crop rating » réalisé par Céré'Obs faisait apparaître, le 14 mars, un état des cultures bon à très bon de 75 % pour le blé d'hiver, contre 67 % il y a un an, et de 71 % pour les orges d'hiver. Les conditions météo de ces derniers jours ont permis d'accélérer les travaux de printemps et les tracteurs n'ont pas observé une « circulation alternée ». Le marché du maïs conserve une activité non négligeable sur le nord communautaire, mais aussi sur le marché intérieur avec des besoins de réassortiment des fabricants d'aliments du bétail. Le fob Rhin cote 184 euros, alors que les cours fob Bordeaux deviennent incompétitifs. L'orge retrouve un peu d'intérêt pour des couvertures d'ajustement chez les fabricants d'aliment du bétail ; le rendu Rouen cote 176 euros.