Un record de production absolu pour le blé français

Les rapports, prévisions, estimations se suivent à un rythme soutenu et se ressemblent. La confirmation d'une récolte mondiale exceptionnelle de blé par le Département américain à l'agriculture (USDA) ne fait qu'accentuer la tendance, déjà annoncée dans ses précédents rapports (et ceux du CIC), d'une récolte mondiale à 732,8 millions de tonnes (Mt) et un stock final de 228,5 Mt, augmenté de 2 Mt par rapport aux prévisions de septembre. En France, le ministère de l'Agriculture, dans sa note de conjoncture Agreste publiée lundi, augmente son estimation de production nationale de 200 000 tonnes (t), pour frôler les 41 Mt, soit 40,965 Mt. Quant au stock de report, ce sera au conseil céréales de FranceAgriMer de tenter de le prédire en jouant sur les capacités de débouchés, plus particulièrement à l'export. La campagne d'exportation pays tiers tarde à démarrer et l'Algérie en assure l'essentiel. Son dernier appel d'offres de 675 000 t sera sans doute exécuté en grande partie en blé français. Mais il faudrait que le débouché algérien soit vite rejoint par quelques autres importants. Le Maroc en réduisant ses taxes à l'importation peut s'ouvrir plus largement et si l'origine française n'a pas participé aux derniers appels d'offres égyptiens pris par la Russie, l'Ukraine ou la Roumanie, la différence de prix avec ses concurrents n'est pas insurmontable. D'autres grands importateurs sont aux achats, comme l'Arabie saoudite. Les prix du blé français ont peu réagi à ces informations.
Faible récolte confirmée de maïsAutre confirmation des récentes estimations : la chute de la production française de maïs que le ministère de l'Agriculture situe maintenant à - 28 % sur l'an dernier, à 13,07 Mt (hors semences). Cette faible récolte avance rapidement. Selon Céré'Obs, elle était réalisée à 22 % le 5 octobre. Malgré la modicité de la collecte, celle-ci ajoute à l'encombrement des silos et les dégagements à l'export restent limités, les cours se maintiennent néanmoins dans la perspective de faibles stocks. L'USDA a révisé à la baisse de 5,5 Mt ses estimations de production mondiale (972,6 Mt) et de 1,9 Mt celles de stocks (187,8 Mt), ce qui n'a pas bouleversé non plus le marché.
L'orge continue de flotter sur son nuage chinois. La semaine dernière, les embarquements d'orge à Rouen, 75600 t, ont dépassé ceux de blé, avec comme dénominateur commun la presque exclusivité de clientèle, la Chine pour l'un, l'Algérie pour l'autre. Le prix de l'orge reste donc fermement soutenu, mais l'Ukraine et la Russie s'intéressent beaucoup à cet important débou-ché potentiel pour leur orge.