Tisser un réseau européen des AOP et IGP
C’est sur le stand du Palso (IGP foie gras du Sud-Ouest) au Salon de l’Agriculture que les forces vives de la région Aquitaine ont posé la première pierre du réseau européen de l’origine. Objectif : regrouper les régions et les professionnels d’Europe bénéficiant d’indications géographiques officielles (AOP, IGP) pour faire valoir et reconnaître les produits d’origine dans les négociations européennes et mondiales. Rien que pour l’Italie, la France et l’Espagne, les indications géographiques représentent un CA total de 40 Mds d’euros et concernent près de 500 000 emplois. Hors Europe, ces produits, émanant souvent de zones difficiles, ne sont pas protégés. De surcroît, leur réputation attise les appétits de nombre d’entreprises qui profitent de cette renommée pour copier et usurper nos noms géographiques et nos savoir-faire.
Devant cet état de fait, les régions et les professionnels ont tout intérêt à se regrouper, tant pour montrer leur force que pour inciter les négociateurs européens a faire protéger ce patrimoine. Origine Europe discutera de ses statuts le 6 avril à Bruxelles. « Nous avons commencé notre tour de piste et déjà une dizaine de régions et des producteurs seront présents pour mettre en place les bases de notre fonctionnement et de nos actions, annonce Pierre Pouget, directeur de la chambre régionale d’Aquitaine. Origine Europe s’appuiera sur le travail déjà accompli dans les fruits et légumes par l’Areflh. »
Sixièmes Assises de l’Origine en mai
Origine Europe ne sera pas une composante du réseau orIGin créé à Alicante en octobre dernier et orienté dans l’aide aux producteurs d’indications géographiques des pays en voie de développement. Les deux réseaux seront complémentaires. « Il faut montrer que l’Europe et les pays en voie de développement sont côte à côte mais qu’ils ont chacun leurs chantiers propres», poursuit P. Pouget.
Tous les défenseurs de l’origine se retrouveront à Bordeaux les 13 et 14 mai prochains pour les sixièmes Assises de l’Origine. Michel Prugue, président de l’Inao, précise : « l’Inao accompagne la démarche pour favoriser les transferts de technologie vers les nouveaux entrants et être les gardiens des fondamentaux de l’origine ».