Équipements
Thomas Le Prince optimise la qualité des fruits
Au cœur du verger de pommes et poires bénéficiant de l’IGP Savoie, la société Thomas Le Prince, perfectionne son tri et conditionne de plus en plus de poires mûres à point. Témoignage.
Au cœur du verger de pommes et poires bénéficiant de l’IGP Savoie, la société Thomas Le Prince, perfectionne son tri et conditionne de plus en plus de poires mûres à point. Témoignage.
L’entreprise familiale Thomas Le Prince, située à Vallières, en Haute-Savoie, est le plus important des producteurs de pommes et poires de Savoie. Elle en produit sur 130 hectares dont 25 en mode biologique, environ 6 000 tonnes en année normale. Il s’agit du principal fournisseur des grossistes, grandes surfaces et expéditeurs à l’étranger, ainsi que d’industriels, dont Blédina. Sa main-d’œuvre est importante : soixante-dix personnes en équivalent temps plein. L’entreprise s’équipe ; elle vient ainsi d’acquérir une calibreuse de dernière génération triant les fruits selon leur couleur et leurs défauts sous la conduite de deux opérateurs seulement. Elle a le mérite supplémentaire de ménager le fruit récolté avec soin : flottant sur de l’eau, il risque moins de « marquer ».
Vingt-deux variétés sur leurs terroirs montagnards
Le soin apporté à la qualité est essentiel dans cette filière dominée par l’IGP Savoie. Thomas Le Prince a associé vingt-deux variétés – seize de pommes et six de poires – aux terroirs leur correspondant le mieux, produisant une partie en mode biologique. Ce sont les pommes Golden de Savoie, Reinette grise du Canada, Reine des reinettes, Gala, Jonagored, Pinova, Elstar, Fuji, Suntan, Initial, Reinette blanche du Canada, Idared, Melrose, Jonagold, Delbarestivale, Delbard Jubilé, et les poires Conférence, Doyenné du Comice, Passe Crassane, Général Leclerc, Williams et Louise Bonne. Toutes ces variétés sont bonifiées par le climat montagnard lié aux 400 à 800 mètres d’altitude des vergers, l’amplitude diurne des températures, la richesse minérale des sols et leur humidité. Les calibres sont plus réduits au bénéfice de la fermeté à maturité et de la conservation. La coloration, l’acidité et le taux de sucre sont supérieurs à ceux de fruits cultivés en plaine.
Pour encore mieux maîtriser la qualité, la calibreuse pourrait être dotée ultérieurement d’un détecteur de la couleur des pépins, indicateur de maturité. Les fruits qui ne sont pas commercialisés immédiatement sont stockés dans des chambres froides à atmosphère contrôlée. Le froid est produit par un groupe plus économe en énergie à compter de cette année.
Le consommateur est sensible à l’offre
Une production croissante est celle des poires mûres à point, conditionnées par 2 ou 4 sous emballages rigides qui les protègent du toucher des consommateurs. « C’est plus technique, même s’il y a un peu de perte, le consommateur est sensible à l’offre », affirme Marc Le Prince, un des deux fils du PDG Thomas Le Prince. Marc Le Prince, qui doit succéder à son père en fin d’année, est chargé de la commercialisation des produits transformés sous la direction de son frère Guillaume. Les jus, cidres, purées de fruits et fruits surgelés représentent une part croissante dans les 15 millions d’euros de chiffre d’affaires, estimée aujourd’hui à 40 %.
Les équipements de transformation de Thomas Le Prince servent aussi à produire à façon pour le compte des producteurs de la région. Selon Marc Le Prince, l’entreprise investit régulièrement quelque 200 000 euros par an, un budget dans lequel l’installation de la nouvelle calibreuse fait figure d’exception.
Balade gourmande en Savoie
Le dimanche 2 septembre, le Syndicat des fruits de Savoie a emmené des touristes et familles savoyardes dans une balade gourmande au sein de la zone IGP de Savoie et Haute-Savoie. Une cinquantaine de producteurs de pommes et poires ont droit au sticker Marque Savoie. Prenant exemple sur les périples en zones viticoles, ils ont signifié l’importance du terroir et les variétés. Ils ont du même coup tourné la page de l’année 2017 qui avait vu de nombreux vergers sinistrés par le gel de printemps. La balade s’achevait dans le vaste domaine de Thomas Le Prince, qui transforme une part de sa production et de celle d’autres arboriculteurs. La famille Le Prince estime ainsi contribuer à maintenir l’arboriculture et des variétés locales.