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Sucre : Erstein veut sécuriser ses quotas

Un nouveau système de prix doit encourager les betteraviers à fournir à l’entreprise assez de matière première. 

Les petites récoltes ne font pas le bonheur de la sucrerie d’Erstein en Alsace. En 2003, elle n’a travaillé que 59 jours pour produire 54 000 tonnes de sucre. Une durée « trop courte » pour rentabiliser l’outil, un volume « trop restreint » pour assurer sans de substantiels achats extérieurs, des ventes qui dépassent les 100 000 t par an.

L’entreprise de 230 salariés vit avec le handicap d’une faible référence (33 600 t de quotas sucre) qu’elle n’a pas réussi à effacer l’an passé à la faveur de la vente de Beghin-Say, une opération à travers laquelle elle espérait pouvoir acquérir 20 000 t de quotas supplémentaires. Contrainte à demander à ses planteurs actionnaires de produire beaucoup de sucre C, valorisé à un prix mondial aujourd’hui à moins de 10 euros/t, Erstein propose à ses planteurs en 2004 un prix garanti de 27 euros la tonne de betterave hors quota diminué du coût du transport, soit 5 euros/t en moyenne. Ce système de prix a le double avantage de garder son attractivité à la culture face au maïs et de favoriser le semis de ces betteraves à proximité de l’usine.

L’objectif est de retrouver peu ou prou des années comme l’exercice 2002-2003 où Erstein a produit 76 000 t de sucre. Le résultat s’en est ressenti. A 6,1 millions d’euros, il double par rapport à 2001-2002.

Un premier dividende

Cette performance a conduit Erstein SA à distribuer son premier dividende depuis que ses planteurs-actionnaires l’ont reprise en 1983. 2 millions d’euros sont affectés à ce versement. Si la société-mère du groupe se porte bien, ses deux filiales sont légèrement dans le rouge. La Case aux épices, spécialisée dans le conditionnement d’épices et de condiment, affiche un solde négatif de 147 000 euros en raison du coût du retrait de la vente de dosettes contenant du piment frelaté par un colorant interdit.

A la Guadeloupe, le déficit des Sucreries et rhumeries de Marie-Galante se limite à 49 000 euros. Erstein SA détient 34 % du capital et achète bon an, mal an aux SRMG entre 9 000 et 10 000 t de sucre. Sur le site d’Erstein, les projets d’investissement portent d’ici un à deux ans sur le conditionnement des sucres industriels et le redimensionnement de l’atelier de cristallisation. La fourniture de sucre hors quota à un fabricant régional de levure est dans l’impasse en raison d’un désaccord sur le prix.

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