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Start-up : l'élan créatif français gagne l'agroalimentaire



L'environnement économique n'a jamais été aussi favorable au développement des start-up en France, selon onze chefs d'entreprise initiateurs du mouvement #ReviensLéon. Trois cents incubateurs se sont montés sur tout le territoire pour aider les jeunes pousses qui bénéficient aussi de soutiens nationaux. De quoi favoriser l'émergence de jeunes entreprises innovantes y compris dans l'agroalimentaire.

Les start-up de l'agroalimentaire commencent à éclore un peu partout sur le territoire, grâce à un environnement économique favorable. Pourtant, le secteur peine encore à peser face aux start-up du digital ou de la santé. Enquête.

R « eviens Léon. » C'est le cri d'appel poussé par onze chefs d'entreprise dans une tribune du Monde, le 26 mai dernier, pour attirer les diplômés français à regagner le pays. Avec trois arguments clés : innovation, start-up, croissance. « Il y a en ce moment en France un souffle créatif inédit. Et la France est, aujourd'hui, l'un des terreaux entrepreneuriaux les plus fertiles en Europe et dans le monde », écrivent les signataires, dont Frédéric Mazzella, président-fondateur de BlaBlaCar ; Bertrand Jelensperger, président-fondateur de LaFourchette ou encore Anne Lauvergeon, présidente de Sigfox et anciennement à la tête d'Areva. Mais à propos qu'est-ce qu'une start-up ? Appelée en français « jeune pousse », il s'agit pour le dictionnaire Larousse d'une jeune entreprise innovante, dans le secteur des nouvelles technologies. Selon Forbes, la caractéristique clé est le potentiel de croissance. Pour ” certains, c'est un état d'esprit, indépendamment de l'âge, la taille ou le secteur d'activité de la société. « Une vision différente de l'entreprise », confiait Augustin Paluel-Marmont, fondateur de Michel et Augustin, au magazine Management en avril 2014. Même si les contours restent flous, il semble en tout cas que « l'Hexagone n'a jamais généré autant de start-up en si peu de temps », indique le mouvement #ReviensLéon. Un vent de création d'entreprises qui n'échappe pas à l'agroalimentaire, comme peuvent en témoigner Pieceduboucher (voir p. 13), Les Deux Gourmands (p. 12), ainsi que le collectif Génération Food (p. 13).

L'Hexagone n'a jamais généré autant de start-up en si peu de temps

Un secteur peu étudié

Pourtant, l'agroalimentaire semble rester confidentiel face à d'autres secteurs. Contacté par Les Marchés, le réseau Entreprendre, qui accompagne les nouveaux entrepreneurs, n'a pas été en mesure de nous donner des chiffres précis sur le poids du secteur agroalimentaire dans les start-up. Idem du côté de France Angels, la fédération nationale des réseaux de business angels, qui n'étudie pas indépendamment l'agroali-mentaire dans la répartition des investissements des business angels selon les secteurs d'activité. Enfin, Alidev Angel's, un réseau d'investisseurs lancé en 2009 pour financer la création et la reprise d'entreprises alimentaires, nous a confié avoir cessé ses activités fin 2014, « faute de demandes ».

À l'inverse du digital ou du secteur de la santé, pourquoi les jeunes pousses de l'agroalimentaire peinent-elles à s'épanouir ? « Soyons honnêtes, les obstacles ne viennent ni de l'État, ni des blocages réels ou fantasmés de notre pays, ni du manque de financement », écrivent les entrepreneurs de #ReviensLéon. Bpifrance propose différentes aides au financement, du Concours i-Lab qui récompense chaque année entre soixante et cent cinquante lau->> réats à la technologie innovante, à l'aide pour le développement et l'innovation, qui offre une avance remboursable ou un prêt à taux zéro aux entreprises qui souhaitent développer et réaliser leur innovation, avant le lancement industriel et commercial. ” Des mesures gouvernementales ont été mises en place pour réduire les coûts de développement et d'innovation des start-up. Le statut de jeune entreprise innovante, qui permet une exonération totale des cotisations patronales jusqu'à sept ans, a été renforcé. Le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) a été mis en place, pour alléger le coût du travail dans le but de relancer l'investissement et la création d'emplois, avec un préfinancement possible pour les start-up. Enfin, trois cents incubateurs se sont montés dans toute la France, pour aider les jeunes pousses à grandir. Un filon flairé par Xavier Niel, le patron de Free, qui construit actuellement la Halle Freyssinet, le plus grand incubateur du monde, dont l'ouverture est prévue pour 2016. Il devrait accueillir mille start-up, dans le 13e arrondissement parisien. Paris occupe d'ailleurs la troisième place du podium des métropoles les plus attractives au monde, en nombre d'investissements internationaux. Elle abrite, avec la banlieue, douze mille jeunes pousses. Alors Léon, prêt à innover dans l'alimentation ?

Halle Freyssinet devrait accueillir 1 000 start-up

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