SPE : pourquoi la FNICGV conteste le projet de CVO porc
Le nouveau projet de Contribution volontaire obligatoire (CVO) à des fins de financement de l’équarrissage, présenté au début de ce mois en conseil d’administration de l’Inaporc suscite des réserves de la part de la FNICGV (fédération nationale de l’industrie et des commerces en gros des viandes). « Cette CVO va générer pour les entreprises multi-espèces que nous représentons, le fonctionnement d’un double régime de facturation selon les espèces et le niveau d’élaboration des produits», exprime cette fédération d’industriels à capitaux non-coopératifs, dans une lettre adressée le 9 juin au président d’Inaporc. Plus gênant pour la bonne entente entre les différents métiers de la filière porcine, la FNICGV rappelle que sa solidarité avec l’interprofession sectorielle était conditionnée à la « neutralité économique » pour les abatteurs-découpeurs. Or, le nouveau projet de CVO laisse à la charge de ces derniers le coût d’élimination de certains déchets (saisies totales, morts en cours de transport…) que la FNICGV estime ne pas leur être imputables.
Ce n’est pas tout, il laisse maintenant à la charge des découpeurs « une part importante de la CVO, économiquement incompatible avec les résultats de ce secteur d’activité», constate la fédération.
Le montant total de 24,6 euros/tonne au titre des 6 prochains mois de 2004, d’après le document explicatif du Syndicat national du commerce du porc (cf. LM du 16 juin). Les abatteurs en collecteront la plus grande part auprès des distributeurs, au profit d’Inaporc. Mais les transformateurs, grossistes et découpeurs devront cotiser à hauteur de 4,32 euros/tonne. Ce dernier montant « n’est pas une contribution symbolique», estime dans sa lettre la FNICGV, qui le compare à la taxe de 9 euros/tonne abattue « que la CVO est censée compenser».
Le syndicat des industriels voudrait voir contribuer les éleveurs de porcs, rappelant qu’il s’agit de financer exclusivement l’enlèvement et la destruction des cadavres en ferme. En fait, le projet d’Inaporc prévoit que leur famille financera 25 % de la destruction (non pas l’enlèvement) des cadavres, conformément à la ligne directrice de Bruxelles. Mais le mode de perception de cette contribution reste mystérieux.