Semences paysannes chez Carrefour : « il s’agit de faire le buzz »
Les Marchés Hebdo : Carrefour lance une pétition pour permettre aux paysans de commercialiser leurs semences. Qu’en pensez-vous ?
Tony Chocardelle : C’est un volet sur lequel nous travaillons notamment dans le cadre de la révision du règlement bio européen. Il est important de rappeler que nous pouvons déjà utiliser et échanger ces semences entre agriculteurs, même si ce droit est régulièrement remis en question face aux pressions de l’agro-industrie et des semenciers.
LMH : Parler des enjeux des semences paysannes ne peut-il pas donner plus d’écho à votre combat ?
T. C. : Pour moi, il s’agit de faire le buzz, car la vente et la consommation de ces légumes ne sont pas interdites. Cela m’interroge d’autant plus sachant le rôle que la grande distribution a eu dans l’homogénéisation de la biodiversité cultivée. Les semences paysannes sont sélectionnées et produites par les paysans. Elles ne sont pas enregistrées au catalogue, mais dans le cadre de la loi Biodiversité nous avons le droit de nous les échanger. C’est même une bonne chose qu’elles ne soient pas inscrites au catalogue, car ce sont des variétés adaptées à certains terroirs, qui n’ont pas vocation à être diffusées partout. Les semences paysannes permettent aussi de réduire les coûts en intrants des agriculteurs, et sont libres de tous droits de propriété intellectuelle.