Sécheresse en août, herbe ne broute
Les statistiques de production d’aliments du bétail en décembre 2003 ont largement contribué à faire remonter le chiffre global de l’année, qui voit la baisse de production ralentir pour passer sous le seuil des -2 % (-1,7 %). Faut-il y voir le signe d’une reprise d’activité du secteur ? Les spécialistes sont prudents. D’abord les +5,7 % par rapport à décembre 2002 sont dus en partie au fait que décembre 2003 comportait un jour ouvré supplémentaire. Ce qui peut expliquer le retour à un bilan positif sur ce mois, pour les spécialités porc et volaille (notamment poules pondeuses). Mais c’est l’aliment ruminant qui, avec un +18 % qui dépasse largement la conséquence imputable au jour ouvré supplémentaire, tire la statistique générale. C’est aussi le seul qui affiche une progression sur l’ensemble de l’année 2003. Dans le cas des bovins (+17,9% en décembre, et +5,1 % en 2003) il y a une logique à cette tendance : les besoins des éleveurs et plus particulièrement des éleveurs de bovins viande qui souffriront jusqu’à la mise à l’herbe du déficit fourrager causé par la sécheresse. Il est d’ailleurs symptomatique que la demande d’aliments bovins soit particulièrement active dans les régions spécialisées élevage viande, notamment le Centre. Après, si la pousse de l’herbe et la production de fourrage retrouvent un niveau normal, les producteurs réduiront leurs approvisionnements plus coûteux en aliments composés, même si les FAB leur ont proposé, depuis la sécheresse, des produits plus basiques et plus économiques.