« Se substituer le plus possible au soja sans OGM importé »
Les Marchés Hebdo : Le tourteau de soja sans OGM importé pose-t-il un problème de déforestation ?
Françoise Labalette : Le lien entre soja et déforestation est un grand débat. Il faut savoir de quoi on parle, entre effets directs et indirects de la demande globale. Et quelle est la période de référence considérée, etc. Le soja sans OGM vient en grande partie du sud du Brésil où il n’y a pas a priori de problème de déforestation. Mais si le soja sans OGM du Brésil, d’Inde ou du Togo est généralement tracé, il ne l’est pas aussi finement et ne présente pas les mêmes garanties de durabilité que la production certifiée sous charte Soja de France.
LMH : Le soja français peut-il se cultiver dans toutes régions et en quantités suffisantes ?
F. L. : Il y a deux grandes zones de culture, dans le Sud-Ouest et l'Est, et une tendance à l’expansion dans les régions voisines. La dynamique de filière enclenchée permet de viser 650 000 tonnes de graines en 2025. Notre ambition est de se substituer le plus possible au soja sans OGM importé, sous la forme de 450 à 500 000 tonnes de tourteaux de soja d'origine France Le soja de France produit et distribué sous la charte peut investir les productions animales à valeur ajoutée. Une partie mineure sera utilisée en alimentation humaine dont les besoins en graines sont moindres.