Retour à la baisse pour le colza

Changement de décor pour le marché du soja cette semaine. Alors que le temps pluvieux de la semaine dernière, en retardant les récoltes, avait provoqué un fragile rebond, le retour du soleil entraîne la graine à la baisse. Les pluies ont en grande partie cessé sur le Midwest, permettant aux agriculteurs de retourner dans leurs champs.
En ce début de semaine, selon les dernières statistiques du ministère américain de l'Agriculture, l'USDA, les récoltes de soja sont réalisées à hauteur de 53 % contre 66 % en moyenne à cette date. Une grosse partie du retard constaté a bien été comblée, et les opérateurs sont très confiants sur une avancée rapide compte tenu des conditions climatiques favorables pour les jours à venir. Le repli que ce retournement climatique entraîne est d'autant plus fort que dans le même temps les rendements constatés sur les parcelles récoltées restent excellents. Autre facteur aggravant, alors que les pluies ont cessé aux États-Unis, elles ont fait un retour très attendu au Brésil ce qui va favoriser l'avancée des semis et un bon développement des cultures déjà en terre.
Privé du soutien du soja, le colza accuse le coup et entre dans une nouvelle spirale baissière. Sur la seule journée de lundi, Euronext perdait 2,5 euros/t. Le fob Moselle sur ce début de semaine repasse sous la barre des 320 euros/t et s'échange sur de petits volumes à 318 euros/t. Pour le colza la période est d'autant plus dure qu'outre le recul du soja il doit encaisser l'effondrement, certes relatif mais conséquent, des cours de l'or noir. Le pétrole depuis les mois d'été a perdu plus de 30 % de sa valeur. C'est l'huile de palme qui souffre le plus de cette baisse, et en second la graine et l'huile de colza. Ces prix bas du pétrole semblent être appelés à durer, ils sont la conséquence d'une multitude de facteurs : l'atonie en premier lieu de l'économie mondiale et la panne de croissance que connaissent de nombreux pays ; l'augmentation ensuite des volumes produits par l'Arabie saoudite et surtout la concurrence de plus en plus forte exercée par les gaz et pétrole de schiste commencent sérieusement à déséquilibrer le marché.
Le tournesol, sous pressionMême constat pour le tournesol qui, après avoir fait une belle remontée en réaction aux récoltes décevantes sur l'Union européenne, se retrouve également sous pression. Les affaires se développent malgré tout avec des organismes stockeurs soucieux de faire de la place pour le maïs. Les pois, eux, demeurent stables malgré l'abondance de l'offre de céréales fourragères.