Résistance des marchés de gré à gré

Période du 15 au 21 octobre. Les deux facteurs de hausse qui commençaient à s'effriter la semaine dernière, à savoir, la faiblesse de l'euro et le retard des chantiers de récolte de maïs et de soja aux États-Unis, ont fait place concomitamment à des facteurs de baisse. L'euro est passé de moins de 1,27 à 1,28 dollar et les récoltes reprennent, outre-Atlantique. À Chicago, les investisseurs (par ailleurs traumatisés par la baisse des places financières) qui s'étaient portés nets acheteurs sont redevenus vendeurs depuis la fin de la semaine, et les cours ont décroché. La tendance a déteint sur Euronext, tout en maintenant encore, en ce début de semaine 43, le contrat blé novembre à 1,25 euro au-dessus d'il y a huit jours à 159,50 euros, le 20 octobre. Le marché physique continue de se montrer beaucoup plus stable et ferme qu'Euronext. Les vendeurs sont résistants, les producteurs s'affairent aux travaux saisonniers et délaissent le marché et, même si le potentiel reste élevé, les offres chiches soutiennent les prix. Et puis, c'est presque une surprise, avec 945 200 tonnes de certificats d'exportation attribués pour la période du 8 au 14 octobre, record hebdomadaire, les tirages de certificats UE depuis le 1er juillet atteignent 8,4 millions de tonnes, contre 8 l'an dernier, même date. Le GASC égyptien lance un nouvel appel d'offres qui permettra de juger du retour à la compétitivité du blé russe par rapport à l'Union européenne et, bien sûr, de la France.
Sur le marché intérieur, la concurrence se fait entre blé fourrager et maïs dont la récolte avance rapidement, confirmant abondance et qualité, et pesant sur les prix. Le maïs français maintient un courant à l'export notamment vers l'Espagne, la concurrence ukrainienne ayant du mal à se développer sur un marché européen qui jouera, cette campagne, la préférence communautaire.
Flambée des prix pour le blé durLes cours de l'orge ne décrochent pas, à 154 euros rendu Rouen. Sur le marché intérieur, l'orge, trop chère, laisse le blé fourrager et le maïs régler leurs comptes. Le blé dur a été mis en lumière ces jours derniers, par les déclarations inquiètes des industriels devant la flambée des prix (380/390 euros rendu port La Nouvelle pour des blés de bonne qualité pastière). Pourtant, même à ce prix, le blé dur français demeure compétitif à l'export, dans un marché mondial où la rareté de l'offre entretient des prix record. Cette compétitivité ne réjouira pas les industriels qui souhaitent la priorité des approvisionnements intérieurs.