Quel avenir pour les abattoirs en France ?
Les projets de petits abattoirs (re)fleurissent, en Bretagne, au nord de la Moselle, dans le Limousin… Les capacités visées sont modestes, parfois à peine plus de 1 000 tonnes annuelles, et même moins pour Megève ou Eymoutiers par exemple. Des éleveurs, grossistes, bouchers cherchent à constituer des outils adaptés à leurs filières particulières. La Fédération des exploitants d’abattoirs prestataires de services (Fneap) invite les pouvoirs publics, et surtout les collectivités locales, à soutenir ces projets. Elle demande une prise en compte de leurs dimensions sociale et économique, dimensions dévolues aux « abattoirs de soutien aux PME et TPE locales » selon Xavier Ravaux, inspecteur général de la Santé publique vétérinaire, dans son rapport remis récemment au ministère de l’Agriculture. Bruno Le Maire a l’intention de faire évaluer la pertinence économique des abattoirs dès cette année par la mise en place de six ou sept « missions interrégionales » sous l’égide de la DGPAAT (direction générale des productions agroalimentaires et de l’aménagement des territoires). Les exploitants d’abattoirs saluent cette initiative qui va leur permettre de discuter « sur le terrain ». Les abatteurs et grossistes de la FNICGV sont plus circonspects. Ils craignent de servir de caution à des partis pris politiques ou aux décisions préfectorales de fermeture. Le rapport Ravaux préconise en effet de supprimer les « doublons » parmi les petits outils, et éventuellement les outils de taille moyenne.