Prudence sur le marché
Malgré un récent raffermissement, l’équilibre du marché reste fragile, exposé à l’hyperfinanciarisation de celui des matières premières agricoles et aux éléments conjoncturels, parmi lesquels l’attente du prochain rapport de l’USDA.
Période du 4 au 11 octobre. La semaine écoulée a vu une lente remontée des cours des céréales après une période fortement dépressive, dans le sillage des marchés financiers. Les marchés à terme de Chicago et Euronext ont connu, en clôture vendredi dernier, un nouvel accès de faiblesse, mais ils se sont repris dès ce lundi 10 octobre, prolongeant donc le raffermissement des jours précédents avec un marché financier plus optimiste. Cela dit, l’équilibre du marché reste fragile, exposé à l’hyperfinanciarisation de celui des matières premières agricoles et aux éléments conjoncturels. Parmi ces derniers, figure l’attente du nouveau rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), à paraître à l’heure où nous mettons sous presse, et qui pourrait corriger les effets baissiers du précédent, contribuant au raffermissement des prix.
Retour de l’Ukraine
En revanche, l’annonce de la suspension des taxes à l’exportation sur le blé et le maïs en Ukraine, qui handicapaient jusqu’alors les exportateurs ukrainiens, va favoriser le retour de cette origine sur le marché mondial, aux côtés de leurs confrères russes toujours aussi virulents. Par contre, le gouvernement ukrainien n’a pas levé les taxes sur l’orge et le marché européen reste très tendu. Bruxelles a accordé, pour la période du 28 septembre au 4 octobre, des certificats d’exportation d’orge pour 90 100 tonnes dont 81 100 pour la France, et le prix de l’orge garde la tête devant le blé. Néanmoins, le marché international reste très actif avec des acheteurs motivés par des prix attractifs.
Révision à la hausse de la récolte et de la collecte françaises
Le ministère de l’Agriculture a revu à la hausse ses estimations de production française de blé tendre, les portant à 34 millions de tonnes contre 33,5 annoncées en septembre et surtout, en ajustant de façon plus réaliste sa prévision de récolte de maïs, avec 15 millions de tonnes contre 14,3 en septembre. Le conseil céréales de FranceAgriMer, qui s’est réuni mercredi, devait modifier ses bilans prévisionnels en augmentant son estimation de collecte de blé de 640 000 tonnes, à 30,45 millions de tonnes et celle de maïs, de 600 000 tonnes, à 13 millions de tonnes. Ces augmentations entraîneraient une hausse du stock de report de blé de près de 300 000 tonnes, les exportations de blé vers les pays tiers étant portées de 8 à 8,5 millions de tonnes. La prévision de collecte de maïs passe de 12,4 à 13 millions de tonnes et le stock de 1,9 à 2 millions de tonnes, les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail étant révisées en hausse de 300 000 tonnes, alors que pour le blé elles sont réduites de 200 000 t, à 5,4 millions de tonnes. L’estimation de collecte de blé dur reste fixée à 1,9 million de tonnes et le report passe de 65 000 à 106 000 tonnes, le plus bas des cinq dernières campagnes. Les prévisions de collecte et de stock d’orge ne sont pratiquement pas modifiées.