Produits laitiers : les AOC en quête d’un nouveau logo
Les membres du Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol) attendent toujours un nouveau logo européen pour les Appellations d’origine protégées (AOP) qui se distingue par sa couleur de celui des Indications géographiques protégées (IGP). En ce sens, les dirigeants du Cnaol ont mené des actions de lobbying à Bruxelles avec des représentants italiens et espagnols. « Nous avons tous espéré que ce dossier serait étudié avant la fin de l’année 2003, a expliqué hier lors de l’assemblée générale du Cnaol, son président Pierre Brohier. Tout était prêt mais, au mois de novembre, dans un ultime souci de concertation, la DG agriculture a préféré interroger le cabinet du commissaire Fischler qui n’a pas fait de la réouverture du dossier des logos AOP, IGP et attestation de spécificité une priorité ».
Le Cnaol, qui a fait pression sur le cabinet Fischler pour que ce dossier ne soit pas abandonné, a également sollicité le gouvernement français et les parlementaires européens pour qu’ils le soutiennent dans cette démarche. « Nous attendons toujours la réponse définitive du cabinet Fischler», indique M. Brohier.
Gérer l’augmentation des quotas
En attendant, cette situation a des conséquences sur la stratégie de communication du Cnaol. Celui-ci aurait dû se réjouir puisque son dossier déposé en juin auprès de la Commission européenne pour un budget de 3,6 millions d’euros sur 3 ans (50 % UE, 30 % Cniel, 20 % Onilait) a été accepté afin de financer des campagnes de communication. Mais, le Cnaol avait tenu à préciser qu’il ne communiquerait sous le logo européen qu’à condition que ces revendications soient entendues. « Bref, nous avons aujourd’hui un financement pour nos campagnes mais pas encore le logo !», déplore M. Brohier. Néanmoins, plutôt que de renoncer à cette enveloppe, les membres du Cnaol l’utiliseront pour notamment expliquer le concept d’appellations d’origine via la presse ou la création d’évènements.
Autre sujet abordé lors de l’AG du Cnaol : la réforme de la Pac. « Les AOC jouent un rôle fondamental dans le développement durable des zones concernées. A ce titre, elles doivent avoir les moyens de gérer la production de façon à garantir la qualité or cette maîtrise qualitative ne peut se satisfaire d’une augmentation programmée des quotas», juge M. Brohier. Le Cnaol propose donc notamment que chaque syndicat AOC ou les syndicats AOC liés à une région « aient la capacité de gérer cette augmentation collective des quotas» avec l’objectif de la décaler partiellement ou totalement dans le temps.