« Pas de washing, on dit juste qui nous sommes »
> Christian Pezzini, directeur général d'Unicoque.
Les Marchés Hebdo : Unicoque a participé à la campagne d'Acooa. Quel est, selon vous, l'intérêt de s'adresser au grand public ?
Christian Pezzini : On parle à ceux qui entendent de l'agriculture et des coopératives des choses éloignées de la réalité (le grand public, les décideurs, les médias…). Nous sommes une organisation économique comme les autres, nous avons des atouts et des inconvénients. On parle de nous pour dire ce que l'on est : notre mode d'organisation est particulier. On sort de l'année internationale de la coopération agricole et personne n'en a parlé. En revanche, on a largement parlé de l'affaire Spanghero, qui est une filiale de coopérative.
LMH : Comment relayez-vous cette campagne sur le terrain ?
C. P. : Nous sommes très particuliers chez Unicoque. Nous sommes la seule coopérative française sur notre production et nous représentons 98 % de la production de noisettes. Cela vient de notre histoire, quand il y a 35 ans les producteurs de prune d'Ante ont décidé de se diversifier. Nous représentons 70 % du marché européen des noisettes en coque, nous sommes assez forts. Via le mode coopératif, avec apport total, on pousse ensemble dans un intérêt commun. Le système est plutôt loyal, simple et facile à comprendre. Et ça fonctionne très bien. Ça fait 30 ans que l'on dit à Coop de France : « défendez le projet coopératif », alors c'est tout naturellement qu'on le défend maintenant qu'il se met en place. Et ce, au moment où nous sommes en fort développement (on veut multiplier par 4 la récolte). Nous sommes déjà assez connus, nous avons une image positive, on n'a pas besoin de ça, mais on a rajouté le logo « Coopération agricole » sur nos véhicules, nos bâtiments… Via des interviews, on explique ce qu'est la coopération. On ne fait pas de « washing », on dit juste qui nous sommes.
LMH : Le recours aux circuits courts se développe dans la coopération, qu'en est-il pour Unicoque ?
C. P. : Il fut un temps où nous nous sommes fâchés contre les coopérateurs qui tentaient de vendre en direct, nous sommes allés au tribunal, à regret. On a retourné le sujet puis on s'est demandés comment aider les coopérateurs qui souhaitent faire de la vente directe ? Il y a deux ans, on a créé un magasin à Cancon (47), et les producteurs peuvent vendre les produits de la boutique, mais tout cela est encadré. Les produits sont à la marque Koki. Il y a un mois nous avons également lancé un site de vente en ligne. On l'a présenté vendredi 28 février au Sia sur le stand de la Région Aquitaine.